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Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...

vendredi 29 juillet 2011

Un été 89. 2ème partie.

'Parti d’une réflexion sur la pensée unique, comment ai-je pu en arriver à cette petite anecdote développée dans le texte précédent: « Un été 89… » ?
Peut-être que, par opposition à notre époque qui semble être dominée par ce qu'on appelle pensée unique, plus précisément pensée dominante, c'est-à-dire celle d'un néo-capitalisme qui semble tisser sa toile (tiens, comme le web ! Est-ce un hasard ?) sur la planète, l'année 89 fut une année un peu particulière, une année de transition, une année de tous les possibles… Une année où des évènements successifs furent particulièrement significatifs d'un monde qui agonisait, qui se refermait définitivement pour poser déjà les prémisses du monde nouveau qui se mettait en place.
Avec, entre les deux, de grands moments de liesse, des temps pour l'espérance et le renouveau...vite avortés, vite déçus.
Le texte précédent se refermait sur un de ces moments d'espoir collectif en Tchécoslovaquie. C'est tout un système qui était battu en brèche, sans heurts, celui du poids d'un monstre froid qui pesait depuis 45 sur les pays du bloc de l'Est…
Le 09 novembre 89, le Mur de Berlin était tombé… Pour les gens de ma génération qui avions toujours connu ce « Mur de la honte », qui avions toujours vécu cette dualité d'un monde scindé en deux, le bloc de l'Est et le bloc de l'Ouest, c'est toute une époque qui s'écroulait avec lui, l'époque de la Guerre froide, d'un monde schizophrène bâti sur deux idéologies opposées qui nous semblaient indestructibles, sinon par le chaos, la guerre totale… Avec la chute du Mur, on s'est illusionné… la fin d'une des deux pensées dominantes permettant enfin l'établissement d'un monde plus libre et diversifié.
D'autres signes positifs, improbables et pourtant bien réels zébrèrent ainsi le ciel enfin rouvert de cette année 89…
En septembre, De Klerk devint Président de la République sud-africaine et signait la fin de l'Apartheid. C'est comme si l'on vous disait demain qu'Israël et les Palestiniens se sont enfin entendus pour vivre ensemble...
En octobre, Le Dalaï Lama est consacré Prix Nobel de la Paix…
En décembre, la dictature sanglante de la famille Ceausescu en Roumanie s'achève par un procès et une exécution sommaire…

Ainsi des barbelés s'effondraient, des murs se fissuraient, des cris de joie s'élevaient … et, d'une manière un peu candide, nous ne vîmes pas toujours les signes annonciateurs de ce qui se préparaient… et qui esquissaient déjà notre monde d'aujourd'hui.
A partir de mars 89, un certain Milosevic prenait le pouvoir et signait la fin de l'autonomie du Kosovo et de la Voïvodine. Des manifestations pro-serbes se déclenchèrent en Croatie… On ne sentait pas encore l'odeur des charniers. C'étaient les prémisses, uniquement les prémisses d'une guerre moyenâgeuse qui se préparait au sein même d'une Europe qui ne bougera quasiment pas…
Juin 89, les manifestations des étudiants chinois sont réprimés dans le sang Place Tienanmen à Pékin…
La Chine se prépare lentement mais sûrement au grand boum économique. Conditions sine qua non: pas de dissidence et une main d'œuvre corvéable à merci… La question de la dissidence est réglée pour un bon moment, les campagnes sont prêtes à alimenter les futurs bâtisseurs de la Chine moderne…
Décembre 89, une fatwa est lancée contre Salman Rushdie et ses « Versets sataniques »…
Ainsi dès 89, se mettent en place ou se développent les grands schémas de pensée et d'organisation comme le nationalisme et le communautarisme, le néo-capitalisme, l'intégrisme religieux…

En fait, chaque année apporte son lot d'espoirs et de déceptions, selon un curieux mouvement de balancier… Certains ont cherché un Sens de l'Histoire ( le Christianisme, Hégel, Marx), d'autres voient dans notre époque la fin de l'Histoire, avec le triomphe d'une seule idéologie, le néo-capitalisme libéral, … puisque même les religions y adhèrent. On peut prier Dieu dans les fastes du Vatican ou louer Allah, à Dubaï par exemple, après s'être lavé les mains sous des robinets en or massif et avant de consulter ses actions en Bourse...

La pensée unique liée aux idéologies, à tous les mots en –isme qui ont prospéré s'est souvent écroulée devant son application dans la réalité. Le fait nouveau est que cette pensée unique, depuis la chute du mur de Berlin essentiellement, est devenue le vecteur de l'hégémonie mondiale du néo-capitalisme tout puissant.. Il n'existe plus de contre-pouvoir. Quand on parle de « pensée unique », c'est de cela qu'il s'agit. Et la pensée est réellement devenue unique à l'échelle planétaire avec pour but d'imposer son modèle économique, bien sûr, mais aussi, car l'un ne peut aller sans l'autre, son modèle de vie, ses valeurs, son idéologie…
Le 2ème fait nouveau est que ce modèle est devenu transversal et occupe l'imaginaire des esprits de droite comme de gauche. La social—démocratie l'a fait sienne et aucun parti de gauche européen ne peut remettre en cause les lois du marché (considérées comme les seules lois d'évolution du monde) et les valeurs qui s'en suivent même si l'on crie haut et fort le contraire à l'approche d'élections…
Le danger est que cette pensée et ces valeurs sont de plus en plus présentées comme une sorte de fatalité ( ou évidence, presque une loi naturelle du marché) sans alternative possible. C'est cette pensée et tout ce qu'elle peut entraîner au niveau des valeurs sociales, humaines qui, à travers toutes les techniques de conditionnement qu'elle peut adopter, s'impose de plus en plus comme unique, de manière offensive, déclarée, ou de manière souterraine, insidieuse… insidieuse au point de nous donner l'illusion d'être libres ? N'est-ce pas là le piège ultime de la pensée unique ? Me donner l'illusion que je le suis, unique et que je compte en tant que tel…
Ah ! J'oubliais... Une bonne chose quand même... En 89, la bière était enfin autorisée dans les pubs irlandais !...

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