... et aussi le simple plaisir d'écrire.

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Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...

mercredi 27 juillet 2011

Dialogue avec Dieu. 2ème partie.








Me revoilà, Dieu ! Bien dormi ? Moi aussi, comme un ange… Mais revenons à nos moutons à défaut d’agneau divin.

Le péché originel, fallait quand même y penser… Tu nous as mis dans la tête un temps béni, celui du paradis terrestre, où tout était pour le mieux, avec un couple parfait qui ne connaissait ni souffrance, ni mauvais sentiments, ni travail, etc... Le tout vivant dans une nature idyllique. Tu prétends que tu étais bien, au départ, ce dieu de bonté créateur d'un monde parfait.
Mais il a fallu que ces 2 créatures insatisfaites de leur paradis trop tranquille peut-être, dont l’une avait la côte de la première (sacré farceur !), se soient mis en tête (surtout la femme d'ailleurs, ce qui lui valut des millénaires de rancune...) de vouloir comprendre, de ne pas se satisfaire de quelque chose qui leur tombait tout cuit dans le bec, si je puis dire, et de goûter au "fruit" de la connaissance , de l'arbre du Bien et du Mal...
Et c'est donc par leur faute, pas la tienne bien sûr, que l'Humanité n'eut plus par la suite que des pépins... L'homme a bien mérité son sort, dis-tu, il voulait savoir, et bien il saura, il connaîtra la douleur, la misère, la faim, la nécessité de travailler pour survivre, etc... La femme accouchera dorénavant dans la douleur... La nature deviendra sauvage et impitoyable. Bien fait !...

Et par la suite, pour couronner le tout, tu préféras Abel à Caïn. Pas étonnant, Abel, docile, t’offrit un agneau ; Caïn, le rebelle, osa transformer ce que tu avais créé en t’apportant le produit de sa récolte… Quel péché d’orgueil ! … Tu en as fait le premier meurtrier et le premier agriculteur qui osa intervenir sur la Nature.  Il s’en mordra les doigts et sa descendance avec… Tout le monde doit porter sa croix, n’est-ce pas ?...

Mais cela ne suffisait pas encore à te dédouaner aux yeux des hommes. Il t’a fallu inventer ton contraire, rejeter la cause de toutes nos petites misères sur une autre entité chargée de "titiller" l'homme et son libre-arbitre. Une figure concrète, emblématique chargée d’ « incarner » ce mal, la figure du diable, de Satan, l'ange déchu (encore un désobéissant). Par contraste, tu n’apparais que d’autant plus blanc, plus blanc que blanc…
D’un autre point de vue, je me demande si ce n’est pas plus mal : le libre-arbitre, tu ne nous l’as pas donné, on te l’a volé… J’imagine mal de vivre dans un état de bonheur paradisiaque permanent. On est libre finalement, libre avec nos joies et nos peines. Normal, toute liberté a un prix, celui de la responsabilité de ses actes…

Responsables, d’accord, mais pas coupables… Tu as mis à notre disposition tout un arsenal destiné à écarter le mal. Merci Dieu… Mais ça fait un peu trop valise de magiciens dont on se passerait fort bien : la confession, l’expiation, la pénitence et même l’exorcisme… Quant à la prière, elle a quelquefois des allures de marchandage, voire même de chantage. N’as-tu pas quelquefois la fâcheuse impression qu’on te fasse chanter (comme un dieu). Hum ! Pardon, c’est de l’humour, un truc bien humain que tu ne connais pas sauf sous sa forme la plus noire… Tu vois ce que je veux dire : si je fais ça pour toi, tu exhauces et tu accordes… Donnant/donnant. Gagnant/gagnant comme on dit aujourd’hui… Et je passe sur les indulgences, par indulgence, ces misérables tractations mercantiles afin d’écourter son temps au Purgatoire. Comment as-tu pu tolérer cela ?

Mais bon, c’est de bonne guerre, de religion… Par contre, il y a quelque chose qui me tracasse depuis longtemps. Pourquoi d’être arrêté en si bon chemin ? On ne peut pas dire que tu pèches pourtant par modestie. Maître de l’Univers, créateur de toutes choses en ce monde, tu t’en es tenu à ce misérable petit bout de caillou qu’on appelle Terre pour y poser ton jouet de prédilection, l’espèce humaine… N’es-tu pas seul dans l’univers ? C’est une question qu’on se pose pour nous-mêmes mais pourquoi pas pour les dieux ? Aurais-tu des concurrents ? Serais-tu limité à un territoire ? Au-delà, propriété privée, on ne passe pas… Si c’est le cas, faut bien reconnaître que c’est toi le meilleur, les autres ont plutôt raté leur coup car aussi loin que porte le regard de nos lunettes astronomiques, on ne voit pas âmes qui vivent…

Si ce n’est pas le cas, je te repose la question, Dieu : pourquoi t’être arrêté en si bon chemin ? Et pourquoi sur ce pitoyable morceau de pierre où tu bâtis ton Eglise, avoir choisi la minuscule Palestine pour y incarner ton « fils » ?  Quelle  drôle d’idée !... Et pourquoi le « sacrifier » pour le salut de cette fourmilière humaine égarée dans l’immensité cosmique ? Tu l’a récupéré, d’accord, mais il a quand même passé un mauvais quart d’heure… Ce n’est pas dieu possible de faire cela.  Qui plus est, tu as mis dans la tête de ces hommes parmi les hommes, au demeurant très sympathiques, l’idée assez saugrenue d’être le peuple élu… Ce qui leur causera plus de tracas que de satisfactions par la suite.  Je sais bien que les voies de Dieu sont impénétrables, mais là tu te surpasses…

Au bout du compte, que de méprises, que de cruauté, que de violence, que de haine en ce monde que tu as créé, un peu trop vite peut-être… C’est l’affaire des hommes, dis-tu… Peut-être mais cela dépasse l’entendement quand toute cette violence est commise en ton nom. Comment peux-tu admettre cela de tes serviteurs les plus zélés ? Tous prétendent avoir Dieu de leur côté… Il arriva même qu’on tailla dans la masse en prétextant que tu reconnaîtrais les tiens !...

Mais je crois qu’il est temps de nous quitter. Je ne voudrais pas abuser de ton hospitalité et  je sens que tu commences à bouillir d’impatience. C’est vrai que tu n’as pas à te justifier. C’et le privilège d’un Dieu. Juste une dernière question : pourquoi essayer de persuader certains d’entre nous que notre monde ne date que de quelques milliers d’années et nous avoir fait don de la Raison ?  Veux-tu faire de nous des schizos ?

Mais nous te pardonnons tes offenses comme tu pardonnes aussi à ceux qui t’ont offensé, dit-on….  Car paraît-il qu’il vaut mieux quand même croire en Toi. Alors fais un miracle, Dieu, avant qu’on se sépare, fais en sorte de t’effacer une fois pour toutes de nos mémoires. Laisse nous ne pas reposer en paix… Prends exemple sur les Anciens. Ce brave Osiris, après avoir recollé les morceaux, s’en est allé se dissoudre dans le néant de l’oubli. Zeus, un autre alter ego, malgré son caractère de cochon, a battu piteusement en retraite… Pourquoi ne pas t’éclipser en douceur et laisser la place à l’Indicible, au Mystère ?

Et si, par malheur, « quelque chose » te succédait, si finalement il s’avérait qu’un « Principe » organisait le monde, allez ! prions  pour qu’il nous apparaisse pur, éthéré, nu de tout oripeaux dogmatiques et sacerdotaux, prions pour qu’il se présente à nous en tant que tel, universel et vide de toute projection ethnocentrique et culturelle… Un principe de cohésion qui ne demande rien, n’exige rien, ne promet rien. N’ayant pour but que sa seule raison d’être… Question de principe, quoi !...

En attendant, salut Dieu ! Merci pour la causette même si tu ne fus pas très bavard. Dieu m’est témoin que j’ai fait des efforts de franchise, à mes risques et périls… Inutile de me reconduire, je connais le chemin… Je ne te dis pas adieu, il est fort probable qu’on se revoit, à mon corps et âme défendants… A moins que ta légendaire facilité à pardonner soit usurpée et que je me retrouve … en enfer.

Damned ! J’en prends le risque. C’est le prix de ma liberté ici-bas…

PS : « Ni dieu ni maître » disaient Auguste et Léo… Je ne sais pas s’ils sont chez toi, ceux-là. Il ne me semble pas les avoir croisés…






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