... et aussi le simple plaisir d'écrire.

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Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...

mardi 12 juillet 2011

Passé, présent, futur ...










Nous avons tous un passé,  nous ne vivons en fait réellement que l'instant présent puisque, par définition, le futur est encore à venir. Mais curieusement, facétie du Temps, notre présent se nourrit perpétuellement de notre passé, même si nous en sommes inconscients, et s'alimente constamment des projections que nous bâtissons dans notre avenir. Le présent, un infintiésimal instant, insaisissable, en sans cesse devenir, du passé actualisé et du futur actualisable à l'infini ... Pas facile de faire avec toutes ces données. Pas étonnant aussi  que le sablier, avec son passé au rez de chaussée et son infime goulot d'étranglement comme point de rencontre, soit le symbole privilégié du Temps qui s'écoule.A l'étage: le futur ? En perpétuelle décroissance, insaisissable, jusqu'à l'épuisement final ... Quand le sablier est rempli, il ne reste que le témoignage d'un Temps pétrifié à jamais, une vie éteinte ... Ah, s'il suffisait de le retourner pour que la vie reprenne comme une deuxième naissance ... Magique, non ? Mais épuisant. Imaginez la vie éternelle, éternellement recommencée ... Mais je m'égare ... Revenons au présent ... et à nos moutons si utiles pour compter le temps des nuits d'insomnie.
L'Homme semble avoir une propension à toujours vouloir aller plus vite et à se projeter, par le mental, constamment dans le futur alors que son corps occupe encore le présent. En effet, on dit souvent que "l'espoir fait vivre" et c'est notre capacité à anticiper, à nous projeter dans l'avenir qui nous motive et nous fait avancer, progresser. Mais cette faculté d'anticipation a son revers. Si elle devient trop envahissante, nous ne faisons alors que vivre par anticipation dans le futur, le présent nous laissant toujours insatisfaits. "Le bonheur est alors toujours pour demain"
Pascal a dit, en substance, que l'homme est ainsi fait qu'il se condamne non pas à "vivre mais à espérer vivre". Il vit essentiellement dans le passé, la nostalgie, les souvenirs, la mémoire (cette faculté est même si insidieuse qu'elle peut amener le souvenir traumatisant à agir sur nous, même refoulé dans notre inconscient, à notre insu...).
Il vit aussi essentiellement dans l'avenir. Essayons de temps en temps de prendre conscience, d'avoir du recul par rapport à nos pensées de l'instant présent et nous verrons qu'elles sont souvent occupées par le passé ou le futur, surtout lorsque l'action est répétitive (manger, conduire, actes répétitifs du travail...). Même si nous nous laissons aller à la "rêverie", très vite elle s'oriente vers le passé ou l'avenir.
C'est donc cette difficulté à vivre le présent pleinement qui peut nous rendre malheureux et éternellement insatisfaits...
surtout si nos projections vers l'avenir se sont montrées trop ambitieuses ou deviennent de véritables fixations de l'esprit sur un but improbable. Cela est si vrai qu'on met souvent en exergue la fameuse maxime, le "carpe diem", profite du temps présent, qui met en évidence l'extrême difficulté de l'homme à se défaire des oripeaux du passé et à s'affranchir des mirages de l'avenir.
Toutes les techniques de méditation, les pratiques bouddhistes consistent à se libérer du désir... Le désir, une projection attractive vers la satisfaction à venir, à la fois moteur de la vie et responsable de nos désillusions quotidiennes... On peut se demander alors si le sage ultime sera celui qui, une fois débarrassé du poids du passé et des illusions de l'avenir, saura s'affranchir du présent et devenir une pure entité ne vivant et ne ressentant plus rien... Bel avenir ! :=)
Il vaut peut-être mieux souffrir de temps en temps, garder mais gérer nos désirs, connaître les échecs et les déceptions pour mieux apprécier les moments positifs. Nous sommes ainsi faits, tout sauf des êtres linéaires et statiques.
Carpe Diem. Daniel




Un additif en rapport avec la Musique et ses interférences avec notre passé, présent et futur (mais on pourrait l'appliquer à bien des formes d'art différentes).
j'ai l'impression que la musique touche l'"âme" directement, va immédiatement au coeur du sentiment, du non formulé enfoui en nous ou encore à naître et pour le libérer d'une manière quasi instinctive.

*Par association à un évènement vécu (la musique et la mémoire, la musique et la nostalgie (une mine d'or pour les producteurs de maison de disque et d'émissions de variété...). On est plus ici dans le passé ressuscité.
Rien de plus terrible que d'assister à un enterrement où l'on passe des morceaux que la personne décédée aimait, surtout si on les a partagés avec elle...

*Par association à un désir inassouvi, un rêve non formulé (une musique aux accents lyriques peut se greffer sur des schémas inconscients de rêve de grandeur ou de désir de plénitude, d'accomplissement). On est plus ici dans un futur fantasmatique.

*Par association directe avec mon état d'esprit du moment. A certains moments, on appréciera une musique qu'on ne pourra pas écouter dans d'autres conditions. On est ici dans le présent, l'immédiateté, la correspondance.

Bien sûr, tout peut se mélanger et s'interpénêtrer. Sans compter notre besoin d'identification à tel ou tel artiste, à la charge émotionnelle de telle ou telle oeuvre. La musique nous représente, nos goûts musicaux (comme tous nos choix culturels d'ailleurs) sont les porte-étendards de notre personnalité, de notre Moi affirmé ainsi par un vecteur indirect. Pensez à toutes les conversations de salon ou de bistrot qui tournent autour des préférences de chacun...

La musique peut apporter un bonheur indicible, peut faire souffrir, peut calmer et rassurer, peut énerver, peut galvaniser (les meneurs d'hommes le savent bien) ... ou nous faire bailler et mourir d'ennui... :)

Quant au concert, à la musique en Live, c'est encore une autre affaire. Rien de comparable. L'instant présent est à tel point sublimé qu'on en oublie le temps... C'est peut-être cela l'indice le plus fiable de l'intérêt que l'on porte aux choses et aux gens: l'oubli du présent, le temps suspendu.




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