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Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...

mercredi 27 juillet 2011

Dieu et le mal.


Depuis l'aube de l'humanité, les tribus, les clans ont tous développé très tôt des formes d'art (peintures rupestres), des technologies sommaires (bifaces...). L'homme est né ainsi, un chercheur, un inventeur, et c'est ce qui lui a permis de survivre dans un univers hostile... Même des communautés de singes ont su développé des techniques minimales pour s'adapter et cela sans passer par l'instinct... et la religion. Ce n'est pas Prométhée qui a apporté le feu aux hommes, ils l'ont trouvé tout seuls. Mais à la source de la science et de la religion, il y a certainement la même étincelle, celle de l'imaginaire... même si ensuite les moyens divergent (la raison pour l'une, la foi pour l'autre). C'est l'Imagination humaine qui est à la base de ses plus grandes oeuvres (artistiques, techniques, théories scientifiques, etc ...) comme de ses plus grandes frayeurs qui ont ainsi alimenter le religieux. Le religieux est né me semble-t-il dans la peur, peur de l'indicible, de l'innommable, peur des origines inconnues, frayeurs sacrées, besoin de croire faute de comprendre pour se rassurer... et cela a pris les formes diverses de l'art (longtemps lié au religieux), des mythes, des rites, des religions du livre, etc... jusqu'à la confiscation par les Eglises des croyances personnelles emprisonnées dans les dogmes s'affirmant tous comme seules Vérités.
Mais la religion console et atténue la peur, donne un sens à l’insensé, si elle apaise, elle n’explique pas le mal et son origine.
On a noirci des milliers de pages sur ce sujet et ça continue...
Tout le monde est d'accord pour dire que l'homme n'est pas parfait, qu'il est agité de pulsions diverses et contradictoires, qu'il agit souvent pas intérêt, jalousie, appât du gain mais qu'il est aussi capable d'abnégation, de compassion, etc... La violence fait partie de la condition humaine.

On en serait resté là mais, à partir du moment, où naquit dans les esprits l'idée d'un Dieu créateur tout puissant et de surcroît un dieu de bonté, la coexistence entre cette idée de perfection et de bonté divines et la présence du mal devint indéfendable...

Comment en effet expliquer  la toute puissance d'un créateur et sa créature si imparfaite ?

Comment expliquer sa bonté, son attachement à sa créature et le lot de souffrances et de douleurs qu'il lui impose ?

Tout simplement en imaginant un temps béni, celui du paradis terrestre, où tout était pour le mieux, avec un couple parfait qui ne connaissaît ni souffrance, ni mauvais sentiments, ni travail, etc...le tout vivant dans une nature idyllique.
Dieu était donc bien, au départ, ce dieu de bonté créateur d'un monde parfait.

Mais il a fallu que ses 2 créatures, insatisfaites de leur paradis trop tranquille peut-être, se sont mis en tête (surtout la femme d'ailleurs, ce qui lui valu des millénaires de rancune...) de vouloir comprendre, de ne pas se satisfaire de quelque chose qui leur tombait tout cuit dans le bec, si je puis dire, et de goûter au "fruit" de la connaissance , de l'arbre du Bien et du Mal...
Et c'est donc par leur faute, pas celle de dieu bien sûr, que l'Humanité n'eut plus par la suite que des pépins... L'homme est donc bien responsable de sa situation, il voulait savoir, et bien il saura, il connaîtra la douleur, la misère, la faim, la nécessité de travailler pour survivre, etc... La femme accouchera dorénavant dans la douleur... La nature deviendra sauvage et impitoyable.

Il ne manquait plus que le premier meurtre, l'acte fondateur. C'est dieu, par sa préférence sans fondement pour l'offrande d'Abel, qui le provoque. Ou si fondement il y a , on peut en trouver l'origine dans le rejet de dieu d'un produit venu de la transformation de la terre, une création de l'homme (sa récolte) et sa préférence pour l'agneau offert par Abel qui lui, docile,  n'a pas cette ambition. Caïn, d'une certaine manière fonde la lignée des meurtriers mais fonde aussi la lignée des techniciens, des forgerons, des bâtisseurs, de tout ceux qui, après la faute originelle, en relève le défi et se mettront à transformer un monde laissé tel quel par un dieu fantasque. Caïn est peut-être ainsi la première figure prométhéenne de l'Histoire...

Ainsi donc tout s'explique, Dieu est bon, c'est l'homme, cet ingrat, qui est la cause de son propre malheur. Et si le malheur est trop effroyable, paraît trop injuste, il apparaît toujours que Dieu a agi ainsi pour éprouver la foi de ses créatures. De même, lorsque quelqu'un meurt bien avant l'âge, il suffit de penser que c'est dieu qui l'a rappelé à lui, dans sa grande bonté. D'ailleurs les voies du seigneur ne sont-elles pas impénétrables ?...



Le libre-arbitre est l'invention la plus subtile de la religion pour résoudre le problème insoluble de l'origine du mal. Il suffit en effet de dédouaner Dieu, de le dé-responsabiliser et de rejeter tout le poids de la faute sur l'Humanité... La belle invention du péché originel. D'où vient le mal ? mais de l'homme bien sûr... Dieu n'y est pour rien...

Les hommes ont réussi le tour de force de s'inventer un créateur disposant d'un plan divin pour l'humanité mais de faire en sorte que celui-ci ne soit responsable de rien. En effet comment expliquer l'existence d'un dieu de bonté et du mal sur terre ? Par le libre-arbitre, bien sûr…

Le libre-arbitre responsabilise l’homme, d'accord, mais il le culpabilise à jamais. Le libre-arbitre tire ses origines de la Faute originelle qui stigmatise l'Humanité dès le départ. Depuis toujours l'Eglise a alors prêché la responsabilité humaine, en accumulant les thèmes de la faute, de la pénitence... Cela a même pris de telles proportions, chez les Cathares par exemple, qu'ils en venaient à considérer tout ce qui relevait du corps et de la terre, tout ce qui était incarné, comme étant loeuvre du diable...
Comme si cela n'était pas suffisant, il a fallu cette figure emblématique, concrète, pour "incarner" ce mal, la figure du diable, de Satan, l'ange déchu (encore un désobéissant). De plus la figure du Mal ne fait que mettre en valeur, par effet de contraste, la figure du Bien. Ainsi l'homme était placé devant l'alternative de servir les forces du mal et périr à jamais en enfer ou de se ranger du côté de dieu. Est-ce réellement un choix ? Est- ce cela le libre-arbitre ?
Le diable, une autre invention pour justifier le Mal sur terre. Dieu ne pouvant en être responsable, il fallait bien en rejeter la cause sur une autre entité chargée de "titiller" l'homme et son libre-arbitre.
C'est aussi au nom du libre-arbitre que, pendant des siècles (et encore maintenant notre code pénal en est imprégné) l'homme fut condamné sur ses actes sans chercher à en comprendre les causes profondes. Toujours la culpabilisation. Les progrès de la psychologie et de la psychanalyse nous ont fait savoir qu'on pouvait agir mal sans le savoir ou poussé par des pulsions inconscientes... Pendant des siècles, des malades irresponsables furent condamnés, emprisonnées à vie au nom de leur fameux libre-arbitre.

Le péché originel
est donc le péché qui résulte de la volonté humaine de s'élever à la conscience, c'est-à-dire à l'autonomie et à la responsabilité.
C'est s'abstraire de la volonté divine consistant à faire de l'homme un être béat, inconscient et irresponsable (le bonheur paradisiaque, quoi...) pour choisir la voie du libre-arbitre justement, non pas imposé par Dieu mais volé à Dieu.... C'est en vo
ulant être libre que l'homme se condamna au mal et aux souffrances à venir. Ce qui est normal, toute liberté a un prix, celui de la responsabilité de ses actes.
La fameuse pomme est un symbole bien sûr, le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Avant, l'homme n'avait aucune conscience du bien et du mal, il vivait dans l'innocence paradisiaque, sur la crête qui les sépare....
C'est Paul mais surtout Saint Augustin, seulement au 4ème siècle après JC, qui formalisa ce concept pour tenter de donner une réponse à la présence du mal au sein de l'humanité...

Comme le péché est censé se transmettre héréditairement, on le confondit souvent avec le péché de chair tant décrié par les autorités religieuses. On comprend mieux pourquoi, d'autant plus que, si Adam succomba, Eve en fut pour quelque chose...

A noter que les
Eglises chrétiennes d'Orient ignorent le péché originel... Dieu se serait-il fait mal comprendre ?...


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