... et aussi le simple plaisir d'écrire.

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Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...
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mercredi 3 août 2011

Vivre avec soi-même ...

S’analyser, comprendre les raisons de nos actes, déceler la cause probable de certains de nos maux, voila ce qui semble le plus ardu à appréhender, à observer, à comprendre et éventuellement à solutionner... Parce que nous sommes objet et sujet en même temps et tous les efforts que l'on essaiera de déployer pour prendre de la distance, du recul par rapport au passé et aux symptômes présents seront toujours un peu vains. Puisque cette perception de nous-mêmes, si lucide soit-elle, est empreinte inconsciemment de tout ce qui pose problème justement. Les ruses de l'inconscient, comme le disait Papa Freud, sont multiples et même notre auto-analyse et notre auto-acceptation de soi est inévitablement gauchie par ce que nous sommes en profondeur.

Nous sommes du passé en marche et l'on ne peut déposer le baluchon qui devient pesant au bord de la route. Nous sommes la somme en constante évolution de toute expérience vécue, celles de l'enfance étant primordiale... Sur un personnalité, toute jeune, encore en construction, tel ou tel évènement pourra paraître plus traumatisant qu il ne l'est en réalité pour un adulte. L'enfant voit, ressent les choses, avec ses yeux et son âme d'enfant comme avec une loupe grossissante. Si l'évènement est trop insupportable ou mal interprété, il sera refoulé mais pourra continuer à agir sous la forme de symptômes divers sur l'adulte qu'il sera devenu...

Il faut composer avec son passé ou en éradiquer la mauvaise interprétation. Reconsidérer les choses avec des yeux d'adultes. Les voies diffèrent selon les personnes: auto-analyse lucide (pas facile), psychanalyse, médicaments, occultation, résignation, etc...). Nous n'avons pas tous le même passé évidemment mais le poids de ce passé peut sembler plus lourd à certains qu'à d'autres et notre personnalité nous dirigent vers telles ou telles "solutions". Je crois que, de plus, nous ne sommes pas tous armés de la même façon. Pourquoi certains parviennent à faire avec et d'autres non ?

Car il me semble que le passé négatif d'une enfance mal vécue ne fait pas tout, on s'est tous construit à partir d'expériences heureuses et malheureuses et ces expériences ont forgé en nous des comportements, ont bâti des schémas mentaux qui permettent de faire plus ou moins bien face aux situations présentes... Mais nous avons eu chacun nos stratégies propres pour affronter ce passé et chaque psyché humaine est la résultante de ces conflits internes qui la structurent. Nous nous construisons sans cesse à partir de ces confrontations et la construction éternellement provisoire de notre personnalité continue à gérer et intégrer plus ou moins bien ces conflits...


L'expérience aidant (le vieillissement sert au moins à ça !), j'aurais tendance à penser qu'il faut du temps, de la patience... Il faut aussi se dire que, d'une certaine façon, ce passé, par définition, est PASSE, que l'on ne peut plus rien y faire. Le fouiller certes, le comprendre puis l'accepter doucement comme une évidence... La mélancolie, la tristesse, les regrets font partie de notre lot à tous. On peut lutter rageusement contre mais au risque de faire une fixation névrotique sur l'objet de notre ressentiment.

On peut aussi, grâce à cette fonction miraculeuse de la psyché, la sublimation, s'appuyer sur ce qui fait mal pour transmuter le plomb en or. La sublimation, dirigée souvent vers l'Art, peut aussi s'orienter vers une cause, une passion, etc... selon les personnalités. Elle fait naître la motivation, le moteur de tout acte créatif...

Quelles que soient les causes, quels que soient les moyens, tant que l'envie, le désir subsistent, rien n'est perdu.  Mais c'est quand le désir disparaît que l'on se retrouve véritablement face au vide. Tant qu'on se bat, dans la joie ou dans la douleur, avec ou sans ses démons personnels, on vit !...

mercredi 27 juillet 2011

Peut-on être soi-même ?




Le monde semble n'avoir toujours été qu'une vaste scène où chacun joue un rôle. Il ne me semble pas plus théâtralisé que jadis. Les codes de reconnaissance vont bien sûr changer avec les époques. Quel que soit le siècle, chacun par son attitude, son apparence extérieure, ses signes extérieurs de richesse ou non richesse, son langage, ses valeurs, etc... entre aussitôt pour autrui dans une catégorie bien définie. Il est étiqueté, rangé dans la case Bobo, marginal, beauf, loup aux dents longues, Mr tout le monde, nouveau riche, intello, etc....
Je penserais même que si le monde d'aujourd'hui est plus théâtralisé qu'hier par la variété des "costumes" qu'il permet d'enfiler, surtout depuis ces quarante dernières années, c'est peut-être alors un facteur de liberté plutôt qu'un carcan. Le 19ème siècle par exemple était aussi théâtralisé mais l'éventail était nettement plus réduit et plus rigide !
Je crois que même celui ou celle qui ont tenté d'échapper à cette loi de l'apparence en essayant de se démarquer ont été inévitablement récupérés par le système qui crée aussitôt de nouvelles catégories contraignantes (marginal, ancien soixantuitard, etc...). Il suffit de voir les phénomènes de contre-culture et de communautarisme hippie aux USA à la fin des années 60...
En fait, nous ne sommes pas obligés d'endosser des rôles, nous sommes inévitablement dès nos premiers pas des acteurs... Et même si nous ne nous percevons pas comme cela, revendiquant notre liberté, notre unicité, nous n'échappons pas au regard d'autrui qui nous enferme irrémédiablement dans une case.
L'homme est à la fois un être unique par sa personnalité, son individualité et un être social obéissant consciemment ou non à des codes bien précis. Et cela dans toutes les cultures, certaines étant bien plus coercitives... Bourdieu, en particulier, a bien mis à jour les mécanismes de la distinction sociale. Et l'historien Norbert Elias dans sa "Civilisation des moeurs" a aussi bien montré la mise en place de ces mécanismes dès la fin du 17ème siècle. Le "costume" est devenu de plus en plus rigide jusqu'à 68 qui, pour le meilleur et pour le pire , a fait éclater la lourde pesanteur d'une époque. Nous sommes l'amalgame de ce que nous nous sentons être et de ce que les autres croient que nous sommes. Difficile équilibre: je suis moi-même les autres…
Ainsi la particularité, la singularité, c'est ce qui fait la richesse du Tout qui n'a rien d'universel mais est plutôt un agrégat plus ou moins harmonieux de ces singularités. Mais il y a certainement une difficulté d'être soi au risque d'être exclu ou réprimé. La société supporte les marges tant que celles-ci sont bien ciblées; définies et encadrées: c'est par exemple le monde des artistes, des amuseurs publics... La société n'aime pas les marges indéfinissables et "sauvages" mais elle en a besoin. Je crois que toutes ces manifestations de la singularité plus que singulière jouent un rôle actif et positif dans toutes les sociétés. L'autre, dans son extrémisme, le marginal, fixe la norme des bien pensants, il est donc, repoussoir et attirance: il est l'a-normal et me conforte dans ma normalité, il est aussi l'expression de la liberté pure que je lui envie en secret... La "bonne" société peut ainsi se définir par rapport à la marginalisation, l'individu marginal fascine et fait peur en même temps car il est le miroir inversé de l'homme rangé. Il est ce que je ne suis pas (donc c'est rassurant pour la bonne conscience) mais il est aussi ce que j'aurais pu être (d'où le petit frisson que cela peut provoquer) Un peu comme l'on regarde un film où règne la violence et le danger... assis dans un bon fauteuil.
Voir aussi la fonction du "fou du roi" ou de la fête des fous au Moyen Age où tous les rôles sociaux étaient inversés, fonction qu'on retrouve encore dans le carnaval.. .


Et la question essentielle reste celle des limites.
Le problème commence au moment où des singularités, légitimes dans leur existence propre, se heurtent dans le grand fonctionnement collectif. Problème bien connu de la liberté qui "commence où s'arrête celle des autres".
Il y danger lorsque ma singularité, gonflée par un ego surdimensionné, m'empêche de voir ou d'accepter celle de l'autre, lorsque l'ego nuit à la reconnaissance d'un alter ego. Ensuite, tout dépend des incidences que cette tendance peut avoir sur le bon fonctionnement de la société et vers quoi elle s'oriente, sous quelle forme elle se manifeste… A l'artiste de talent, on pardonnera beaucoup. Le gourou se fera des adeptes inconditionnels, l'homme politique entraînera les foules... Bien ou mal ? cela dépend des points de vue éthiques de chacun. Les neo nazis par exemple voient certainement en Hitler une figure du Bien, occultant plus ou moins consciemment les moyens menant à une fin qu'ils considèrent comme nécessaire et positive (de leur point de vue, bien sûr…)....
Quant à la paranoïa, elle fait partie de notre lot commun, comme la névrose et bien d'autres "déviances". Nous le sommes tous à des degrés divers. C'est sa densité ou ses effets sur les autres qui feront qu'elle sera intégrée, tolérée ou considérée comme dangereuse.
Rappelons aussi que les points de vue changent selon l'espace et le temps. C'est la place occupée par la "folie" dans l'Histoire: comment, selon les époques et selon les sociétés, les hommes l'intégrèrent ou la marginalisèrent… Le "fou" peut alors être respecté, être considéré comme porteur d'une sagesse ésotérique, être craint, être conspué, mis à l'écart (voir le "grand renfermement" dont parle Foucault).

C'est le travail assidu de toute une vie sur le "connais-toi toi même" qui permettra justement à la pensée de juger avec justesse le bien fondé de mes actes, de les mesurer à l'aune de la morale personnelle que je me suis forgée ... Je crois que si l'on se connaît bien, que si l'on s'est donné des impératifs raisonnables (la morale de Kant par exemple me semble toujours d'actualité), que si l'on a anticipé les situations au cours desquelles on ne renoncera à aucun prix à être ce qu'on est, on peut trouver un équilibre entre contraintes sociales inévitables et liberté individuelle. La voie du dialogue serein et persuasif est souvent la meilleure. Montrer aux autres qu'on les respecte pour ce qu'ils sont, se montrer tolérant sans laxisme, et savoir imposer ce que l'on est par une attitude sereine, comme allant de soi, tout en étant persuasive et opiniâtre... Résister à la Ghandi... Que l'autre sente que c'est ainsi, dans l'ordre des choses d'un monde multiculturel et socialisé mais où l'espace de liberté de chacun est assuré...
Peut-être plus facile à dire qu'à faire mais tendre déjà vers cela, c'est déjà gagner un peu plus chaque jour sur le conformisme ambiant.



Liberté et conditionnement.

Si j'étais Freud, je dirais que le Moi est la partie indispensable de notre personnalité qui tend à jouer les arbitres entre le ça (pulsions primitives) et le surmoi (instances extérieures intériorisées: règles parentales, lois, préjugés, etc...). Le Moi jongle entre ces deux instances pour trouver un équilibre en tendant vers un Moi idéal que nous projetons.

Le Moi, quand il joue bien son rôle, est donc constitutif de la personnalité. Il faudrait plutôt se libérer d'un Surmoi trop contraignant ou se méfier d'un "ça" trop actif si l'on peut dire... Une des défenses du Moi est le refoulement (avec les problèmes que cela peut poser). Mais si l'on entend par Moi, l'amalgame de toutes ces instances plus ou moins conscientes, c'est-à-dire la personnalité, avec tout ce qu'elle traîne de casseroles (névroses, idées reçues, peurs et angoisses, etc...) alors s'en libérer serait lutter contre le déséquilibre inévitable entre notre Moi (et son cortège d'illusions) et la réalité du monde avec lequel il faut composer (adaptation). Ceux qui ont un Moi surdimensionné sont forcément malheureux s'ils ne parviennent pas à concrétiser leurs "rêves" impossibles à atteindre (cf les héros grecs châtiés par les dieux à cause de leur démesure): rêves d'argent, de pouvoir, de sainteté, de célébrité, de sacrifice etc... Une autre tendance inverse est la victimisation, tendance à se déprécier, à se faire plaindre...

Mais l'esprit nous a fourni une arme, la sublimation, qui peut nous permettre de transcender les pulsions négatives en actes positifs (art, travail, engagement, altruisme...)

Se libérer totalement relève d’une utopie vers laquelle tendent certaines religions orientales. Se libérer c'est se connaître pour s'adapter dans la meilleure harmonie possible à notre environnement (au sens large).



Etre libre… Impossible, certainement... Sauf peut-être pour quelques grands initiés qui ont choisi la voie du renoncement... Dans notre vie quotidienne, on peut s'approcher certes de cette liberté en disant non, mais aussi en disant oui, peu importe, cela dépend des circonstances. Tout dépend de la qualité de ce non et de ce oui.

J'entends par qualité la quasi assurance (mais on n'en est jamais sûr, c'est de là l'idée que la liberté totale n'existe pas)
que mon oui ou mon non sont strictement objectifs et ne sont pas la résultante d'une multitude de ressentis, pensées diverses, schémas de conditionnement, tous parfaitement inconscients...

Et même si ma con
science me propose de bonnes raisons de prononcer ce oui ou ce non, comment être sûr qu'il ne s'agit pas d'une de ces ruses de l'inconscient, c'est-à-dire de l'ego, qui me permet ainsi de m'auto-justifier...en toute "bonne conscience" ?

Bref, dans ce fatras de pensées et d'actes, conditionnés ou non, conscients ou non, parades de l'ego ou non, difficile de s'y retrouver et de pouvoir assurément dire oui ou non en toute liberté. L'affirmer serait déjà présomptueux et se mentir à soi-même...

Proverbe chinois: "L'ours tournait dans sa cage, inlassablement, alors que la porte était ouverte..." Encore faut-il savoir que la porte peut s'ouvrir et ensuite connaître la recette du déconditionnement...pour affronter la liberté.

Nous connaissons bien les expériences de Milgram font froid dans le dos. On en voyait un extrait reconstitué dans le film "I comme Icare" de Verneuil.
Nous avons bien sûr besoin du conditionnement, du moins d'une mémorisation inconsciente des acquis qui nous permet de fonctionner sans se prendre la tête en devant tout réapprendre à chaque fois. Le conditionnement a beaucoup à voir avec l'apprentissage. Mais il s'agit là d'une forme de conditionnement personnel, si l'on veut, r
ésultat et moyen de mon action volontaire sur le monde. Nous sommes peut-être plus ici dans le physique.

Nous avons aussi le conditionnement socio-psychologique instauré dès la naissance par des autorités extérieures (parents, école, armée (plus maintenant), lois, état, etc...) qui prendra la forme de ce que Freud appelait le Surmoi, c'est-à-dire l'assimilation, l'intégration et donc l'acceptation par l'individu des contraintes sociales et environnementales. Nous sommes plus ici dans le domaine du rapport à l'autorité qui se fonde souvent sur les grands archétypes comme la figure du père, la patrie, la loi, la famille
(voir plus haut).

Et nous avons toutes les autres formes de conditionnement qui sont du plus !... et qu'on nous instille peu à peu dans un but souvent mercantile. On peut mettre la propagande politique moderne dans le mercantilisme puisque qu'il s'agit de plus en plus de "vendre" un produit, une image...

Nous savons tous que, même lorsque nous nous croyons le plus libres possible, il y a de bonnes chances pour que nous réagissions selon un schéma voulu auparavant et déclenché stimuli. Et si les techniques les plus abouties de la technologie médicale de prospection du cerveau deviennent des outils pour les marchands, nous ne sommes pas là de voir le jour.... Nous sommes plus ici dans le
domaine de l'affectif et de l'image de soi.

Il faudrait sans cesse être en éveil, vivre dissocié, c'est-à-dire perpétuellement en état de conscience, conscience qui se regarde penser, agir, réagir et tenter d'en décrypter les codes... Difficile !... Car ce qui est visé par les publicistes de tout bord, c'est bien l'EGO, cette part de nous qui n'est pas nous mais une structure qu'on peut retrouver chez chacun (ou même au niveau du collectif) et qui fonctionne selon des schèmes constants qui sont pour les plus courants: "je/me/moi/vouloir/pouvoir/vouloir plus/être supérieur, plus beau, plus fort/avoir raison/avoir/c'est la faute à/c'est tous des cons/etc...

Le jour où l'on sera libéré de ces types de conditionnement, l'on deviendra des Sages... Il y a du pain sur la planche, pour moi le premier.