... et aussi le simple plaisir d'écrire.

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Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...
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jeudi 28 juillet 2011

Un cerveau bien spirituel ... 2ème partie.

Suite...
Quelle association fascinante que celle de cet organe, d'une part, riche de dizaines de milliards de neurones, formés en réseaux, animés de processus électriques et chimiques et, d'autre part, de la Pensée, de l'Imaginaire, de l'Idée, de l'Emotivité !…. Il est aussi difficile pour moi de concevoir un univers infini que la relation entre des processus biologiques, électro-chimiques et un mot que j'énonce…
Il m'est aussi difficile d'imaginer le chemin extraordinairement complexe qui va de l'objet que je regarde (mon écran d'ordinateur en l'occurrence), sa perception par l'œil et sa représentation dans mon cerveau, c'est-à-dire l'image qu'il m'en donne… Car ce que je « vois » n'est qu'une re-construction de la réalité. Mais quelle reconstruction ! … Magistrale… Du mois je l'espère !...
Pendant longtemps d'ailleurs les deux domaines ont toujours été dissociés, étudiés séparément parce que souvent opposés, considérés comme antithétiques. Le domaine du cerveau, de l'organique, par les neuro-sciences, le domaine de l'esprit, de la pensée, par les psycho-sciences… L'Histoire a même vu s'affronter les tenants du spiritualisme et du matérialisme, chacun voulant subordonner la matière à l'esprit ou l'esprit à la matière. Inutile de vous dire de quel côté penche le Religieux, même si de nos jours la religion ne peut plus fermer les yeux sur les avancées des neuro-sciences. Il ne s'agit plus d'opposer, il faut dépasser cette dualité stérile. Les croyants les plus éclairés l'ont compris, même s'ils verront toujours dans l'influx transmis par un synapse une étincelle divine...
De nos jours, plus qu'une association, on pourrait même parler d'une véritable osmose, une imbrication du spirituel et du biologique. On sait maintenant que le moindre mouvement de l'âme, la pensée la plus subtile, le sentiment le plus raffiné correspondent à des interactions moléculaires, une véritable chimie cérébrale… Ainsi le débat est dépassé. Les deux réalités sont indissolublement liées même s'il est souvent plus commode de les étudier séparément.
On peut affecter ou modifier l'esprit en affectant ou en agissant sur le cerveau (mort cérébrale, lésions, prise de drogues et de médicaments, manque de sérotonine qui peut entraîner une dépression…).
Inversement on peut aussi affecter ou modifier le cerveau (et par conséquent l'organisme) en affectant l'esprit (deuil, grave dépression affaiblissent le système immunitaire, maladies psycho-somatiques, puissance de la suggestion, de la foi, de l'effet placebo avec effet sur l'organisme, etc…).
Il n'y aurait donc pas de relation de cause à effet, de subordination de l'un à l'autre mais plutôt une causalité circulaire, un effet de rétro-action permanent…
Ainsi impossible d'isoler l'esprit du cerveau et le cerveau de l'esprit. Mais dans le cas de l'être humain, il nous manque un 3ème terme pour que la Trinité soit parfaite et viable: la culture, c'est-à-dire le langage, le savoir et savoir-faire accumulés dans un patrimoine qui a permis au cerveau d' Homo sapiens de se complexifier sans cesse…
Pas d'émergence de l'esprit et de développement plein du cerveau sans culture, lesquels sont eux-mêmes évidemment indispensables à la culture et à la société humaines. Une nouvelle boucle circulaire, indissoluble… C'est par une interaction constante entre les 3 termes que l'homme devient homme… « L'Enfant sauvage » mis en scène par Truffaut en a fait la triste expérience.
Finalement, ce qu'il en ressort c'est l'extrême complexité des phénomènes, non exempte d'erreurs et de blocages, qui est mise en jeu pour aboutir quelquefois au geste le plus simple… On ne peut qu'en être émerveillé. C'est pareil chez l'animal, certes, mais lui ne se penchera jamais sur la question...
Une formidable combinaison de circuits électriques et chimiques, de connexions et processus, spécialisés, hiérarchisés, analytiques, synthétiques, … combinaison toutefois parasitée sans cesse par le désordre, le « bruit », rêves et fantasmes, imaginaire …. Combinaison intégrant aussi comme moyens de connaissance, émotion, plaisir, douleur, désir, passion…. Il y a de l'ordre et du brouillon, de la hiérarchie et de l'anarchie, de la raison et de la folie, de l'objectif et du subjectif, de la cause et de l'effet, de l'un et du multiple, du spécialisé et de l'indéterminé….du cerveau et de l'esprit. Un sacré fatras !… Un véritable casse-tête… Le meilleur et le pire mis en boîte, mis en crâne. De l'humain, quoi !...
Et le plus extraordinaire est que ce beau mélange, ce « bio-psycho melting-pot » accouche d'une personnalité, d'une unité, d'un Moi… qui au bout du compte se dissimule à soi-même, se ment à soi-même !….
Pourquoi ?…

Pour en savoir plus, on peut s'intéresser à « La méthode » d'Edgar Morin  rééditée en 6 petits tomes (livre de poche). Je vous laisse supposer le nombre inimaginable de processus cérébraux mis en branle pour lire ces 6 tomes… Bon, ça va, j'arrête…:)

Un cerveau bien spirituel ... 1ère partie.

Quelques petites réflexions à la va vite sur la différence entre l'homme et l'animal… Sujet un peu usé, me direz-vous, mais nos certitudes fléchissent de plus en plus sur ce point et la frontière entre l'homme et l'animal, si elle subsistera toujours, a tendance à se fragmenter, s'amincir….
Mais je ne vais pas revenir sur ce débat; juste insister sur un ou deux points et me focaliser sur ce qui me semble essentiel… pour aboutir à ce qui se passe dans ce qu'on a de plus intime... je veux parler du cerveau (désolé si j'en ai déçu quelques uns : D )
Ce qui nous différencie le plus, je crois ?… la Conscience … et la mauvaise conscience, la Morale , l'Ethique, l'Imaginaire (ne soyons pas avare de majuscules, on parle de l'Homme quand même...) et tout ce qui s'en suit: art, sentiment esthétique, religion, , capacité à croire à du virtuel (Dieu), etc...

Pour le reste, nous sommes très proches de l'animal sinon que nous avons cette capacité à
anticiper notre avenir, à savoir que nous allons mourir et comment nous pouvons mourir et être une des rares espèces à se condamner elle-même, en toute connaissance de cause, elle-même et son propre eco-système...
Et c'est je crois ce qui nous rend
essentiellement humain: cette capacité à planifier, mettre en place, exercer notre propre destruction... En ajoutant à cela le plaisir de faire le mal pour le mal, de torturer en éprouvant une jouissance et cela en toute conscience, toute connaissance de cause… Le chat peut jouer instinctivement avec la souris mais nous ne sommes pas au niveau de l'acte pleinement voulu et conscient.

Autre caractère typique de l'humanité: la planification à grande échelle, rationnelle, de la mise à mort sans état d'âme d'une partie de son espèce (nazisme, génocides, etc...) au nom d'une idéologie (toujours cette puissance de l'Imaginaire devenue ici conviction !)... On le comprendrait à la rigueur d'un animal, puisqu'étant dépourvu d'âme, on ne pourrait lui reprocher son manque d'état d'âme ! …
Mais là n'est peut-être pas la différence la plus flagrante. Quand le chat à une meute de chiens à ses trousses, il n'a pas le temps de « penser », il est en mode de survie. Si un soir, je suis poursuivi par une bande de détrousseurs qui en veulent à mon portefeuille (erreur d'appréciation, il n'est jamais bien épais…), idem… Je n'ai pas alors l'occasion de réfléchir à ce que je pense. L'action prime… Et heureusement...
Ainsi la pensée s'efface devant l'action quasi instinctive dans les faits de la vie quotidienne ou dans l'urgence, mais la différence essentielle, à mon humble avis, est cette capacité de l'homme, s'il le veut, à pouvoir penser qu'il est en train de penser, à tenter d'étudier avec la machine qui lui permet de penser (le cerveau) les processus qui lui permettent de penser. C'est-à-dire que c'est avec l'objet d'étude lui-même que l'homme peut essayer de comprendre son propre fonctionnement: avec mon cerveau, je tente de comprendre comment fonctionne mon cerveau ! Quand on y réfléchit bien, on est en plein paradoxe… Mais je défie n'importe quel animal, même nos cousins les plus proches, d'essayer d'en faire autant.
En plein paradoxe, disais-je, comme une sorte de paradoxe circulaire… Le cerveau peut apparaître comme l'instrument de la pensée et la pensée peut être vue comme l'instrument du cerveau. L'activité de l'esprit est produite par le cerveau mais la conception d'un cerveau est une production de ce même esprit…
On peut citer Edgar Morin: « Le cerveau ne peut se concevoir que via l'esprit mais l'esprit ne peut se concevoir que via le cerveau… »
Il est sûr qu'on ne fait pas ça tous les jours et fort heureusement sinon quel enfer !... S'il fallait être conscient de l'ensemble immensément complexe des processus mis en action pour simplement … regarder son chat ou déguster un café, nous serions à « ramasser à la petite cuillère » avant même de l'avoir bu… Entêtant, une prise de tête constante !… La migraine assurée et la paralysie de toute action.
Si vous avez déjà essayé de « visualiser » ce qui pouvait bien se passer dans cette boîte noire, c'est peine perdue bien sûr… Et l'on ne peut s'empêcher d'être saisi d'une sorte de vertige aussi puissant que celui qu'on peut éprouver devant l'immensité d'un ciel sans fond, un vertige presque du même type…. Il y a certes le progrès manifeste des neuro-sciences mais un mystère demeure… au plus profond de nous-mêmes.
Dans un écrit antérieur, je m'étais posé quelques interrogations sur le crâne. Le crâne nous renvoyait à des réflexions sur la vie et la mort , des questions existentielles. Mais quand on force sa porte et qu'on imagine cette masse gélatineuse qu'il contient, on a une certaine difficulté à la relier à la pensée, la religion, la philosophie, l'amour, la pitié, la poésie, la liberté, etc, etc…
C'est pourtant cet amas un peu flasque qui nous fait discourir, argumenter, méditer… et faire ce que je suis en train de faire en ce moment même. Un cerveau d'où naît l'esprit, un esprit qui vit sa propre vie, inconscient de ce cerveau sans lequel il ne serait rien…. Il suffit de quelques secondes d'absence d'oxygénation pour que ce cerveau (physique) meure… C'est la mort cérébrale et corollairement la mort de l'esprit… Quand on y pense, ça fait froid aux neurones…
J'en profite justement pour laisser souffler vos neurones, et les miens par la même occasion, et vous donne rendez-vous très bientôt pour le 2ème et dernier épisode de cette sage intra-cérébrale.
L'esprit contre le cerveau… Qui va gagner ? ...