Quelques réflexions, ressentis, mouvements d'âme et d'humeur au fil de mon temps ... Essayer de penser pour essayer d'être, modestement mais obstinément. Mes prédilections: un peu de philo, de la religion, de l'art et de la Vie en général ... De l'Humain d'abord !
... et aussi le simple plaisir d'écrire.
Qui êtes-vous ?

- Danielp
- Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...
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samedi 21 avril 2012
samedi 13 août 2011
Pauvre monde ...
Bosch: « La nef des fous »
La soirée approche … Je ne suis pas un fan du petit écran, comme on dit … Je lui préfère le grand. Mais je ressens souvent le besoin de regarder le JT, tout en sachant ce qui m'attend … Masochisme ? Peut-être … Besoin de s'informer ? Certainement, tout en sachant qu'il ne s'agit que d'une écume volatile, éphémère, presque volage …
Nous sommes conviés ce soir à partager le faste des préparatifs d'un mariage monégasque. Vous voyez de qui je parle ? Passionnant, non ?
Inventaire exhaustif des réjouissances: limousines, robe de mariée luxuriante (luxure riante, je ne crois pas …), repas rabelaisien (pour la bouffe, pas pour l'ambiance !), petits plats dans les grands, mise en scène coûteuse, vanités passéistes … et inutiles. Et dire que ces mises en image de contes de fée de pacotille (comme le mariage de nos 2 anglais dont j'ai oublié les noms) crèvent l'audimat ! Les larmes de bonheur de Charlène ont inondé la planète (ça tombe bien, on manque d'eau en Somalie: voir la suite).
Décidément, le monde ne tourne pas rond. Et pourtant, elle tourne ! …. Heureusement pour nous, insensible encore pour longtemps, espérons le, à nos petites agitations mesquines ...
Reportage suivant sans transition. Etat d'urgence en Somalie ! Guerres, massacres, populations affamées parquées sous un soleil indifférent, comme le reste de la planète … Mères et enfants étiques (éthique ?), décharnés. Images affligeantes infligées à nos regards étrangers. Malaise profond. Comment continuer à manger tranquillement devant cette infamie ? Mais la vie continue. A Monaco aussi … Il faut bien vivre et nous ne pouvons prendre en charge tous les maux de la planète, n'est-ce pas ? Nous aurons déjà fort à faire chez nous sous le soleil noir et tout aussi indifférent d'une nouvelle crise économique et financière qui se profile.
Mais à peine le temps de se demander que faire lorsque survient le reportage suivant.
Monsieur, Madame et leurs 2 enfants ont trouvé une formule de rêve pour les vacances ou un week-end réparateur: jouer à Robinson Crusoë dans une cabane installée dans les arbres … 150 euros la nuit, c'est donné mais sans eau ni électricité ! sinon c'est pas du jeu. On se la joue Rousseau, retour à la nature. Un rêve d'enfant, quoi !, nos racines bambinesques à portée de tronc … Irrésistible et si cool … Avec néanmoins un repas « gourmand » , faut quand même pas exagérer !, proposé en supplément bien sûr. Si l'on veut tenter cette expérience sylvestre tout en préservant les bienfaits de la civilisation, on peut aussi choisir une cabane de grand luxe, toute équipée, à 450 euros la nuit mais toujours dans un arbre quand même, on se veut proche de la nature, grâce à Dieu ! qui pourtant n'existe pas … « Lost in translation » mais sans risque ...
Quand brutalement le reportage s'interrompt, laissant Monsieur et Madame apprécier un soleil couchant des plus authentiques entre les 2 branches d'un olivier garanti centenaire. Au menu suivant: un camp de Roms réfugiés dans un recoin parisien, entre 2 routes à 4 voies. Dépaysement garanti comme l'olivier susdit. Indigence, hygiène au rabais, allure de bidonville, enfants et femmes négligés, … Pas d'eau et pas d'électricité. Il ne leur manque plus que quelques cabanes installées dans les arbres faméliques et ce serait parfait. Un retour aux sources, à la nature, très rousseauiste, et gratis en plus… Mais de quoi se plaignent-ils finalement ?
Eh oui, rien ne va plus … Les jeux sont faits. Finis de jouer.
Depuis des années, ces images se télescopent, se superposent, s'interrogent l'une l'autre et nous interrogent. Depuis qu'on les voit, il va bien falloir en payer un jour le prix.
Choc des images, comme disait l'autre… Choc de 2 mondes de plus en plus bipolarisés à l'heure de ce qu'on appelle pourtant la globalisation ou mondialisation. On va vers un modèle unique, dit-on, sous la houlette du capitalisme, alors que le nombre des plus pauvres et des plus riches s'accroît sans cesse. Monde rêvé et monde réel … Universalisme et communautarisme … Grandeurs éphémères et misères permanentes … Dualité du monde, persistante, prégnante, essentielle, malgré les utopies et les bonnes volontés ...
L'enfer est pavé de bonnes intentions, ne dit-on pas. La mondialisation et l'expansion du modèle unique néo-libéral sur lequel s'alignent les pays émergents (Chine, Indes, Brésil...) vont contribuer, (sauf prise de conscience collective mais je n'y crois pas trop) à creuser les inégalités, augmenter les problèmes de pollution, de désertification, de déforestation... Les perturbations climatiques et les grandes crises alimentaires commencent à pointer leur nez et inévitablement, le monde ne pourra pas continuer à contenir ce déséquilibre qui s'accentue de jour en jour... On sait que le budget attribué par ménage aux animaux domestiques des familles occidentales permettrait de nourrir de nombreuses familles de pays pauvres !....
Ainsi tout est lié... On peut comprendre que chaque jour des centaines de clandestins risquent leur vie sur des embarcations de fortune pour gagner ces terres qu'ils imaginent être l'eldorado... Et même si on essaie de leur prouver le contraire, rien n'empêchera le flux car c'est cela ou la mort lente au pays...
A l'heure actuelle, personne n'a de solution car tant qu'une remise en cause globale, à l'échelle mondiale, de notre système d'exploitation de la planète et de la répartition des richesses n'aura pas lieu ( c'est du domaine du rêve !), les décisions n'auront que des effets mineurs: quotas à l'immigration, aides aux pays pauvres pour limiter les départs, commerce équitable encore bien timide, etc…
Au-delà de ce sentiment d'incapacité à agir que nous ressentons tous individuellement, chacun est surtout sensible, et c'est normal, à ce qu'il vit au quotidien. Il est en effet plus facile de prôner de belles idées humanistes quand on habite Neuilly ou le fin fond de la Dordogne que si l'on réside à St Denis... On ne peut nier qu'une immigration non contrôlée poserait un problème à un pays qui se dit pourtant terre d'accueil, surtout si les structures d'accueil n'existent pas... On ne peut nier que se mêlent aux problèmes d'intégration des problèmes sociaux que peuvent rencontrer tous les Français comme le chômage, l'absence de perspective d'avenir, etc.. et que cela complique encore les choses. On ne peut nier que si la grande majorité des musulmans aspirent à vivre leur foi sereinement, l'oisiveté liée au chômage est le terreau idéal qui permet l'émergence de courants extrémistes...
Sentiment de malaise et d'incapacité à agir qui n'est qu'une des manifestations parmi d'autres engendrée par la faillite du système, celui du capitalisme néo-libéral étendu à toute la planète, libéralisme de droite ou social-démocratie de gauche dite caviar… Comportements de masse abêtissants orchestrés par les puissants ... Exploitation de l'homme par l'homme, on n'en sort pas. Jésus, reviens ! Diront certains … A chacun ses potions magiques faute de réelle volonté politique globale.
Le problème de l'immigration n'est qu'un épiphénomène de cette exploitation généralisée de l'homme par l'homme… Et comme si cela ne suffisait pas, le système financier s'emballe lui aussi: même ses acteurs impénitents semblent incapables de le contrôler ou le manipulent sciemment à leur profit …
Il semblerait que nous n'ayons plus aucune prise sur quoi que ce soit … Dans un tel contexte, l'individualisme se renforce, se fortifie, au gré des peurs et des angoisses … Et la manipulation a de beaux jours devant elle.
Quand s'opposent, s'affrontent, se querellent, se concurrencent les employés d'une entreprise, les habitants d'un quartier, les supporters de 2 équipes, les tenants de religions différentes, quand le privé jalouse les fonctionnaires, quand la désinformation s'installe, quand la culture de masse se développe, quand les "petits" se reprochent aux uns et aux autres leurs maux et leurs difficultés, qui tirent les ficelles ? ...
Quand s'opposent, s'affrontent, se querellent, se concurrencent les employés d'une entreprise, les habitants d'un quartier, les supporters de 2 équipes, les tenants de religions différentes, quand le privé jalouse les fonctionnaires, quand la désinformation s'installe, quand la culture de masse se développe, quand les "petits" se reprochent aux uns et aux autres leurs maux et leurs difficultés, qui tirent les ficelles ? ...
Pauvres de nous ! Peut-être pas … Pauvres de nos enfants et petits-enfants ...
Mais ne désespérons pas.
Les Chinois vont coloniser l'Afrique et remettre un peu d'ordre dans tout cela.
Si on manque d'eau un jour, Mars est prête à nous accueillir.
Soulagement ! Dans Super 8, le monde sera encore sauvé par des enfants.
Charlène et Albert de Monaco ne s'entendraient pas très bien, paraît-il, Ouf ! Ils sont comme nous finalement.
Soulagement ! Le plafond de la dette américaine a été relevé. Il va pouvoir dépasser les 14000 milliards de dollars. Voilà qui rassure … Qui a dit qu'ils étaient souvent bas de plafond ? (sorry, I was not able to resist … )
Le Royaume de sa Gracieuse Majesté va mieux: la reprise ne mains a été énergique, damned ! Mais on se demande pourquoi les émeutiers n'ont pas déclenché la fête le jour des noces du siècle. Aucune stratégie, ces casseurs …
Finalement, pourquoi se plaindre ? C'est « L'ami du petit-déjeuner, l'ami Ricoré » qui n'arrête pas de vous le répéter depuis mille ans… Alors, un peu de confiance … Au diable (qui n'existe pas) les rancoeurs et le pessimisme ambiant, comme on dit ! ...
Et pour faire preuve d'un optimisme à toute épreuve justement, je reviendrai bientôt sur ce sujet de la pauvreté ….
Libellés :
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mardi 26 juillet 2011
Quand le monde pique sa crise. 3ème partie.
1ère parution sur Myspace le 20/04/2009
Ainsi même si toute crise porte en elle un germe positif, j’ai peine à croire que celle-ci, malgré son ampleur, nous permette de créer un autre modèle de civilisation… Cela devrait être puisque la faillite du système actuel est retentissante… Il est vrai, que lorsque je suis dans un « bon jour », je me dis que nous vivons une période historique, innovante, propice à toutes les possibilités..... Et pourtant le refrain habituel est entonné par beaucoup de nos économistes qui ne jurent que par la croissance avec tout ce que cela entraîne de négatif et sur un fonctionnement conformiste de masse créé de toute pièce...
Il faudrait renverser le processus: partir des besoins jugés essentiels à l'homme (la notion de plaisir n'étant pas exclue) et produire en conséquence.......
Il faudrait renverser le processus: partir des besoins jugés essentiels à l'homme (la notion de plaisir n'étant pas exclue) et produire en conséquence.......
Dans ces périodes de crise, les contradictions internes au système se révèlent: comment concilier les taux de profit élevés des dirigeants et des salaires décents permettant le maintien d'un pouvoir d'achat, pouvoir d’achat qui est le garant de la bonne marche de l'économie ? Si on produit à n'en plus finir des biens de consommation, c'est pour les vendre !... Car le capitalisme a un besoin énorme de capitaux et d'investissements pour financer ses ambitions qui mènent à la démesure que l'on connaît aujourd'hui... L'excédent est le pire ennemi du capitalisme d'où la lutte pour trouver des débouchés à tout prix et l'éthique qu'on met volontiers dans sa poche… Pour résoudre la contradiction, on a connu l'automatisation, on connaît maintenant les délocalisations… On n’avait pas prévu l’emballement du système dû à la folie spéculative de certains.......
On a ainsi misé sur certains postulats chers au capitalisme libéral: la croissance, la création des besoins, l'auto-régulation du système.... On est en train d'assister à sa déconfiture... qui sera bien sûr la nôtre car les casseurs ne seront pas les payeurs.......
Il est vrai aussi que nous noircissons du papier, je noircis du papier, qu’il est aisé d’ergoter sur les aspects positifs ou négatifs de la crise, il est vrai que tout ce bel édifice de mots s’écroule soudain lorsque, aux infos du matin, l’interview d’un jeune ouvrier mis au chômage technique d’une aciérie de Lorraine qui ferme temporairement, vient me rappeler à la seule réalité qui compte. Celle de la vie et de son implacable dureté… Il disait sa détresse, son prêt immobilier à peine commencé d’être payé, le sentiment d’ingratitude, d’injustice, la difficulté de chaque jour à vivre, sa femme déjà au chômage, les factures à payer , les enfants qu’il faudra restreindre… Je n’oserais lui parler des « bienfaits » de la crise et ce qu’il souhaite le plus ardemment, comme tous ces salariés des petites entreprise d’équipementiers automobile, c’est que la croissance reprenne, c’est que les voitures se vendent, même polluantes, même superflues, même pour certaines destinées aux plus riches… Peut-on le lui reprocher ? ....
Et pourtant fondamentalement le système devrait être remis en cause, sinon vivre ne consistera toujours qu’à accumuler du travail, pour la plupart peu épanouissant, afin d’entrer dans la norme contraignante du métro-boulot-dodo-auto-toit sur la tête-consommation-endettement-répétition-lassitude-reproduction… tout en sachant que cela contribue à notre propre destruction, tout en sachant que cela profite aux puissants, tout en sachant, comble de l’ironie, qu’ailleurs d’autres hommes, affamés, nous envient …....
Il suffit de faire un travelling arrière sur la cohorte des masses humaines qui vont et viennent, matin et soir, de la maison au travail et du travail à la maison, pour avoir le vertige, un vertige existentiel devant cette multitude d’individualités, dont nous sommes, qui courent et viennent dans le même sens pour assurer leur place, coûte que coûte, dans le grand manège de la vie en société… A des jeunes en difficulté scolaire qui savaient que leur vie étaient déjà programmée ainsi autour d’un travail sans intérêt et peu rénumérateur, et qui me disaient: « A quoi bon ? », j’avoue que je restais souvent à court d’arguments…....
Ouvrons une parenthèse sur la jeunesse, sur ces perspectives offertes aux jeunes justement. Les élèves nous arrivent au collège pétris d’un environnement familial et socio-culturel déjà bien ancré. Ils arrivent aussi, tout dépend du point de vue, acteurs ou victimes plus ou moins éblouis ou frustrés d’une société-spectacle, d’un système de valeurs consumériste axé sur la satisfaction immédiate du désir, la consommation facile et éphémère, la culture du zapping, la perte de la notion du devoir, l’effacement des distances entre enfants et adultes, etc… Il n’y a rien de général, c’est une tendance ...........
Mais ce modèle de société, si tant est qu’il soit un modèle, tend de plus en plus à dénier à une majorité de ses membres les moyens d’accéder à ce qu’il promet. C’est le point faible du système qui tend à se mutiler lui-même, de l’intérieur… Un système social, ça s’appuie sur des valeurs. Pour la faire à la grecque, on peut dire que c’est ce qui fonde la cité… Alors si l’on met dans un des plateaux de la balance, les salaires des enseignants en début de carrière, les salaires et les conditions de travail de nos chercheurs par exemple, les maigres revenus des travailleurs précaires et de la plupart de nos ouvriers et dans l’autre plateau les profits exorbitants des acrobates de la finance, traders et consorts, les revenus indécents des vedettes toute catégorie confondue de notre société à paillettes, on voit bien quelles sont les valeurs qui l’emportent. On voit clairement où nous situons, sur une échelle de valeurs le savoir intellectuel, le savoir technique et manuel d’une part et la prime au profit illimité et au jeu des apparences d’autre part... C’est clair, d’autant plus pour des jeunes esprits malléables. On peut s’estimer heureux, et je m’en étonne tous les jours, qu’une grand partie de la jeunesse fonde encore ses espoirs dans la réussite par le savoir, la connaissance, dans la recherche de l’enrichissement personnel. Pour combien de temps ? … Fin de la parenthèse.....
Le temps justement n’est pas du côté des changements profonds. ....
Krisis: décisions…Urgence…....
Je ne crois pas à un changement spectaculaire et faute de mieux, c’est le court terme qui prime, la survie même au prix d’une vie qui perd peu à peu de son sens… au lieu de permette un épanouissement relatif de chacun.....
Nous touchons ici à la fois un problème de morale et un problème d’intérêt collectif ou individuel, le problème du court terme et du long terme… On n’est plus dans la seule économie mais dans la vie, sa réalité et les choix quasi éthiques à prendre… Il nous a fallu du temps pour mettre à nu la perversité de certaines idéologies du passé, nous faudra-t-il autant de temps pour sortir de l’Idéologie de la consommation. Redécouvrir ce qu’Epicure appelait la « tempérance heureuse ». Opposer à la frénésie et l’agitation perpétuelle de la nouveauté, la raison et la satisfaction durable… Rappelons Edgar Morin « l’élévation des niveaux de vie peut être liée à la dégradation de la qualité de la vie. « Plus nous évoluons techniquement, plus notre conscience devrait s’élever or l’idéologie de la consommation nous ramène au primitif, au frivole, à l’inconstant… Un modèle que l’intégrisme de certains pays a beau jeu de diaboliser.......
Doit-on au nom d’un intérêt planétaire et collectif à long terme, sacrifier l’individu sur le court terme ? Nécessité collective qui fait encore figure d’utopie contre le pragmatisme individuel et immédiat… Mais les perceptions changent, les révolutions même pacifiques, ne se font pas sans casse… On est au cœur du problème avec le conflit des marins-pécheurs: intérêt immédiat, réalité du vivre au quotidien de son travail d’une part et règles collectives européennes des quotas pour préserver les espèces d’autre part… On aura beau dire cependant à notre ouvrier licencié du secteur automobile qu’il a contribué à diminuer la quantité de CO2 dans l’atmosphère, je doute que cela lui rende le sourire… Son seul souhait: reprendre le travail, le « collier » comme on dit, même s’il se sait exploité, même s’il lui faudra encore lutter, même s’il ne se fait aucune illusion sur les futurs salaires des patrons de demain, même si la croissance à laquelle il participe dégrade toujours un peu plus l’environnement… Nos points de vue diffèrent mais soyons honnêtes, ils différent selon notre niveau de recul, de compréhension, certes, mais en grande partie selon notre niveau de sécurité et de protection face à cette crise. Il est plus facile de prôner de belles idées, moi le premier, quand le danger ne nous menace pas directement.......
Et puisqu’on parle de morale, en finira-t-on un jour avec cette compromission permanente, la France en tête, qui consiste à traiter, au nom des intérêts commerciaux, avec les pays indignes de la planète… On a encore tous en tête la visite grandguignolesque de Khadafi… Mais là aussi morale collective en gestation et intérêt particulier immédiat peuvent diverger… On aura beau dire à l’ouvrier qui se retrouve au chômage technique qu’il a participé à la lutte pour l’extension des droits de l’homme dans le monde ou à la diminution de la vente d’armes, d’avions ou de centrales nucléaires grâce à un état qui agit enfin au nom de ses idéaux proclamés, je pense que cela le laissera bien indifférent si les fins de mois deviennent pour lui et sa famille un cauchemar… ....
Il en est de même pour les états de ce monde… Une conscience planétaire semble bon gré mal gré se former lentement mais que vaut-elle quand l’intérêt particulier d’un état est menacé directement ?…....
Faire une Europe, même bancale, relève encore de la prouesse… Les lendemains qui chantent harmonieusement entamés par un concert des nations ne me semblent pas…. pour demain. On peut toujours espérer.......
Quand le monde pique sa crise. 2ème partie.
1ère parution sur Myspace le 19/04/2009
Pour reprendre le discours là où je l’ai laissé, mon optimisme habituel aidant, j’aurais tendance, au-delà des prises de positions spectaculaires, au-delà des « bienfaits » éventuels potentiels, à penser qu’un système économique tel que le capitalisme (auquel rêvent les pays émergents) ne peut, par essence, se moraliser. Face à l’urgence d’une crise, il peut supporter quelques régulations mais, sur le long terme, il ne peut et ne pourra qu’être fidèle à ce qu’il est: la recherche de la croissance tous azimuths dans le but d’accumuler le plus de profit possible. Il y aurait véritable bienfaits si cela débouchait, non pas sur une refondation du capitalisme (j’entends par capitalisme les modes de production, les systèmes de valeurs et l’ensemble du modèle de civilisation qu’il induit…) mais sur une remise en cause profonde du système, sur un renversement des valeurs… S’il nous faut refonder et jeter les nouvelles bases d’un nouveau capitalisme, il n’en restera pas moins fondamentalement un capitalisme avec tout ce que cela comporte… ....
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Moralisation et capitalisme sont antithétiques. ....
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Il faudrait que les libertés que s’accorde le libéralisme s’impose une frontière, celle de toute responsabilité liée à toute liberté… Impensable… D’autant plus qu’il maîtrise une prodigieuse capacité de récupération, récupération de ses propres tares afin de les régénérer en arguments de vente et de profit. ........
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Un peu comme Antée, ce Géant mythologique que nul ne peut terrasser car il puise sa force de la Terre (Gaïa) dont il est un des fils. Il transcende sa faiblesse: dès qu’il paraît vaincu et touche terre, il voit sa force décupler. Si l’on poursuit la métaphore, il est aussi révélateur de voir dans le capitalisme une émanation de Prométhée, celui qui donna le feu aux hommes donc la capacité d’exploiter la Terre, l’industrie…........ Antée sera vaincu par Héraklès qui le soulève et le tue avant qu’il puisse reposer au sol… Sans Héraklès, à force de puiser dans la terre dont il extrayait ses forces, Antée ne risquait-il pas un jour de l’épuiser définitivement ?... ........ Si un Héraklès moderne nous tombait du ciel en disant « yes, we can » par exemple, il devrait couper le système de ce qui l’anime, de son principe vital, le cycle infernal de la production et de la croissance... Difficile, ... même pour quelqu’un qui a bouffé du serpent à la naissance.......
Un peu comme Antée, ce Géant mythologique que nul ne peut terrasser car il puise sa force de la Terre (Gaïa) dont il est un des fils. Il transcende sa faiblesse: dès qu’il paraît vaincu et touche terre, il voit sa force décupler. Si l’on poursuit la métaphore, il est aussi révélateur de voir dans le capitalisme une émanation de Prométhée, celui qui donna le feu aux hommes donc la capacité d’exploiter la Terre, l’industrie…........ Antée sera vaincu par Héraklès qui le soulève et le tue avant qu’il puisse reposer au sol… Sans Héraklès, à force de puiser dans la terre dont il extrayait ses forces, Antée ne risquait-il pas un jour de l’épuiser définitivement ?... ........ Si un Héraklès moderne nous tombait du ciel en disant « yes, we can » par exemple, il devrait couper le système de ce qui l’anime, de son principe vital, le cycle infernal de la production et de la croissance... Difficile, ... même pour quelqu’un qui a bouffé du serpent à la naissance.......
En attendant, les outils pour pérenniser le cycle ne manquent pas. Il suffit d’évoquer le matraquage publicitaire, émanation indispensable du système. Depuis l’extension de préoccupations écologiques, vous n’avez pas pu ne pas remarquer comme nos annonceurs se sont refait une santé. Ce qu’on appelle l’éco-blanchiment… (blanchiment, ça vous rappelle quelque chose ?…) Tout devient vert, bio, écolo… Nos voitures, nos lessives vont bientôt devenir inoffensives, associées à la nature, aux petits oiseaux, à la fraîcheur de l’air.... A ce train là, ne va-t-on pas bientôt nous sortir une automobile dépolluante ? Alors que tout le monde sait, que par essence (sans jeu de mot !), une voiture pollue… Voilà de quoi jeter le doute sur tout ce qui concerne la véritable préoccupation écologique. On ne brade pas les mots et les idées au risque de les dénaturer… Vous avez dit moralisation ?… Autre exemple particulièrement pervers: le fait de s’adresser directement aux enfants plus influençables mais élevés au rang de petits adultes responsables, le temps d’une pub, afin qu’ils puissent influer éventuellement sur leurs parents… Moralisation ?... ....
Quittons le monde « innocent » de l’enfance pour rejoindre le terrain des grands, les Grands de ce monde… Peut-être y trouverons-nous cet effort de moralisation tant espéré ?.... Pendant que les grands effets d’annonce agitent le G20, les Grands de ce monde dissertent aussi sur les nécessités de sauver notre planète, puisque sa perte programmée est dans la ligne directe du système capitaliste, ce qui ne les empêche pas d’entreprendre une course folle pour la maîtrise d’un Pôle que le réchauffement permettra d’exploiter… Chouette !... Ironie de l’histoire: on réchauffe à tout vent et l’exploitation sans vergogne de ce réchauffement permettra encore de réchauffer un peu plus les futures générations… Nous n’en sommes pas à une contradiction près… Hypocrisie suprême puisque tous ces états, paraît-il éminemment conscients de la fragilité de notre écosystème, vont rivaliser pour exploiter sans scrupule des terres qu’ils ont contribué à réchauffer et vont par là même augmenter encore un peu plus la dégradation de notre écosystème… C’est le serpent qui se mord la queue.
En prenant encore un peu de recul, on peut se rendre compte que, finalement, la plupart des écueils à contourner, des bourbiers dans lesquels l’Homme s’est lui-même enlisé, ont tous un dénominateur commun, pointent tous vers le défi majeur, incontournable d’un futur très proche (si nous ne l’avons pas déjà rattrapé…), qui englobe tout (type d’économie, croissance, surproduction, exploitation, famine, etc…), c’est celui fondamental, essentiel, qui s’impose à nous, celui de la crise démographique mondiale…. ........ Ne nous faisons pas d’illusion, tel que le système fonctionne actuellement, si rien n’est remis en question profondément, nous courons tous dans le mur: notre planète, face à l’explosion démographique, ne pourra pas nourrir et faire vivre l’ensemble de l’Humanité qu’elle (sup)porte… Ce n’est plus un choix, nous devons accepter ce fait inéluctable: munis d’œillères, les pays industrialisés (qui le sont de moins en moins d’ailleurs…) ne pourront plus fonctionner sur le même modèle. .... Voilà même que des milliards de Chinois veulent manger de la viande maintenant (avec tous les bouleversements que cela implique sur l’agriculture…). !... Les temps bénis où la majorité de l’Humanité parvenait à survivre avec quelques poignées de riz ou de sorgho pendant qu’une petite partie prenait du poids (dans tous les sens du terme) semblent révolus… Il faudra faire avec, en tirer les conséquences ou lever des murs et des barbelés de la faim à nos frontières, ce qui ne ferait que retarder l’inéluctable… ....
La mondialisation, aidée par Internet, agrémentée d’une poussée d’acnès sous forme de crise, a au moins cela de bon: ouvrir les yeux de chacun sur un monde qui se dévoile crûment, riches et pauvres se découvrant les uns aux autres… Le monde se découvre en ses parties, nues, telles quelles…. Une découverte où s’engage la valse des réactions et ders sentiments les plus variés et les plus contradictoires selon les points de vue et les latitudes: effroi, culpabilité, mauvaise conscience, convoitise, rancœur, avidité, radicalisation, intégrisme, duplicité, communautarisme, prise de conscience, aveuglement, peur, volonté de revanche, promesses, hypocrisie, bonne volonté, etc… .... Prions (pardon pour le gros mot) pour que cette valse ne soit pas la dernière…. Le seul espoir: l’irruption de la Raison (faute de morale), chez les nantis en sursis et les émergents en devenir, ou à défaut le bon sens élémentaire au sein d’une Humanité que seules les « moyens de dissuasion » empêchent jusqu’alors de se déchirer.
Creusons un peu (pas notre tombe mais le problème)… On aura beau jeu de pratiquer la relance économique, de réguler tant soit peu le système (en admettant que les promesses et déclarations de bonnes intentions soient tenues) , tout cela restera vain si 2 éléments fondamentaux ne sont pas pris en compte: ........
Creusons un peu (pas notre tombe mais le problème)… On aura beau jeu de pratiquer la relance économique, de réguler tant soit peu le système (en admettant que les promesses et déclarations de bonnes intentions soient tenues) , tout cela restera vain si 2 éléments fondamentaux ne sont pas pris en compte: ........
*Prendre un virage à 90° de toute urgence pour laisser un peu souffler la planète....
*S’attaquer au problème capital de la faim dans le monde…. ....
Intégrer les pays émergents paraît nécessaire (bien que certains commencent déjà à dépecer l’Afrique !) mais il est tout aussi nécessaire de prendre en compte une situation globale intégrant le problème des pays pauvres… On a su créer des Organisations internationales pour gérer les conflits. Il n’existe aucune gouvernance mondiale de la faim alors qu’elle est bien plus meurtrière que toutes les guerres réunies… Quant à l’OMC, la faim et les problèmes agricoles en général sont le cadet de ses soucis… La FAO est inefficace... Commerce, exploitation et croissance avant tout… C’est peut-être de là que viendront les déstabilisations les plus graves (économies parallèles, émeutes, émigration sauvage, piraterie…)…. D’autant plus quand ce sont quelquefois les dirigeants mêmes de pays potentiellement riches qui exploitent leur propre peuple en les maintenant dans l’asservissement et la pauvreté au profit de l’enrichissement sans borne des « élites » (cf les élections en Algérie récentes).......
Ainsi, si nous élargissons un peu la problématique, m’est avis que, pour que les choses changent vraiment en profondeur et durablement, deux aspects fondamentaux, interdépendants des précédents, doivent aussi être fixés : ....
*une meilleure répartition des richesses entre individus à l’intérieur des états d’une part et entre les différents états d’autre part......
*la volonté de produire autre chose et autrement…
Rompre avec l’exploitation éhontée du plus faible (comment ne pas être littéralement révolté par l’étendue de l’échelle des salaires dans certaines compagnies ?), rompre avec la croissance à tout prix (la consommation du superflu encouragée par le matraquage publicitaire, le conditionnement des esprits), rompre avec la production incontrôlée et polluante… Sans équivoque, sans double jeu…
Vous me direz, et à juste titre, qu’il est facile de prôner de bonnes intentions tout en continuant de vivre plus ou moins comme avant. Je suis le premier à me le reprocher… Mais c’est déjà un progrès: avant la question ne se posait même pas… Il faudrait pour cela des décisions cruciales, collectives, prises au niveau international. Je peux décider que le prochain achat d’une voiture tiendra compte de toutes ces nouvelles contraintes. Encore faut-il une offre adéquate, pas plus coûteuse, et dans le cadre d’une politique générale cohérente…. Par exemple, limiter de plus en plus les vitesses sur les routes pour diminuer la mortalité et aussi pour consommer moins, proposer des modèles plus « écologiques », voilà qui est louable… Alors pourquoi continuer à produire des bolides luxueux grimpant à 300 km/h ou des monstres de consommation comme certains 4x4 qui permettent d’aller faire son marché pour acheter bio… Autre exemple, clarifier les intérêts de grands trusts qui investissent à la fois dans la production de produits déclarés nocifs et dans les laboratoires pharmaceutiques !.... Le mal et le remède rapportent tout autant… On parle de moralisation du capitalisme ???.......
Etendre aussi le concept au niveau mondial: rompre avec l’exploitation des pays les plus affaiblis. Colonisation des terres, destruction des forêts nourricières, pollutions environnementales, négation des cultures et des identités socio-politiques. Une multitude de peuples subit le prosélytisme de religions intolérantes, l'invasion de leurs territoires par des colons, des firmes exploitant or, bois, pétrole, gaz, détruisant l'environnement et les communautés ....
Un exemple édifiant qui met en lumière une pratique qu’il faut dénoncer alors même qu’elle se pare d’être dans la mouvance actuelle bien pensante. Les cultures intensives destinées à la production des agrocarburants, promus dans nos pays industrialisés énergie verte de demain, entraînent la dévastation de territoires entiers. C’est dans cette optique que le Brésil, par exemple, implante des milliers d’hectares de cannes à sucre pour produire de l’éthanol au détriment des Indiens Guaranis expulsés de leurs terres, que l’Indonésie est ravagée au profit de la culture de l'huile de palme. C'est ainsi de surcroît que des milliers d’hectares africains qui auraient pu être reconvertis pour les cultures vivrières des populations locales sont accaparés par la Chine, la Corée, les pays pétroliers du Golfe en particulier qui préparent l’après-pétrole en investissant dans l’agrocarburant … Luxe insolent et suprême des nantis qui anticipent déjà la sauvegarde de leurs clinquants eldorados du désert aux dépens de populations spoliées et affamées. Bahreïn, Dubaï, le Qatar s’assurent la pérennité de leur système et continueront à dresser, toujours plus haut, à la face du monde, des tours (de Babel) insensées 5 étoiles, en creusant la terre, et la tombe, des Soudanais… Inch Allah !… Morale et capitalisme ? Morale et religion ?...
Le prix à payer ? La mise à mort de la forêt, élément essentiel de l’éco-système de notre planète, l’exode ou l’extinction des habitants et des espèces animales… Des peuples millénaires sont en voie de disparition, menacés comme certaines espèces animales au nom du Progrès et de l’Idéologie de la consommation. Mais que vaut le souci écologique face aux énormes profits engrangés ? Même si cela va à l’encontre des principes affichés au départ: faire du bio… ....
Un exemple édifiant qui met en lumière une pratique qu’il faut dénoncer alors même qu’elle se pare d’être dans la mouvance actuelle bien pensante. Les cultures intensives destinées à la production des agrocarburants, promus dans nos pays industrialisés énergie verte de demain, entraînent la dévastation de territoires entiers. C’est dans cette optique que le Brésil, par exemple, implante des milliers d’hectares de cannes à sucre pour produire de l’éthanol au détriment des Indiens Guaranis expulsés de leurs terres, que l’Indonésie est ravagée au profit de la culture de l'huile de palme. C'est ainsi de surcroît que des milliers d’hectares africains qui auraient pu être reconvertis pour les cultures vivrières des populations locales sont accaparés par la Chine, la Corée, les pays pétroliers du Golfe en particulier qui préparent l’après-pétrole en investissant dans l’agrocarburant … Luxe insolent et suprême des nantis qui anticipent déjà la sauvegarde de leurs clinquants eldorados du désert aux dépens de populations spoliées et affamées. Bahreïn, Dubaï, le Qatar s’assurent la pérennité de leur système et continueront à dresser, toujours plus haut, à la face du monde, des tours (de Babel) insensées 5 étoiles, en creusant la terre, et la tombe, des Soudanais… Inch Allah !… Morale et capitalisme ? Morale et religion ?...
Le prix à payer ? La mise à mort de la forêt, élément essentiel de l’éco-système de notre planète, l’exode ou l’extinction des habitants et des espèces animales… Des peuples millénaires sont en voie de disparition, menacés comme certaines espèces animales au nom du Progrès et de l’Idéologie de la consommation. Mais que vaut le souci écologique face aux énormes profits engrangés ? Même si cela va à l’encontre des principes affichés au départ: faire du bio… ....
Et pourtant, ça bouge.......
L’économie solidaire, le commerce équitable, la lutte contre l’exploitation sauvage de la forêt ou la déforestation pure et simple, la lutte contre la désertification témoignent d’un souci profond. Mais c’est bien insuffisant faute de résolutions au niveau mondial. ....
D’une manière plus générale, il faut prendre à bras le corps les déséquilibres et les contradictions qui animent la planète devenue « mondialisée », contradictions entre la prise de conscience naissante des pays nantis qu’il est temps de décroître ou croître autrement et les besoins de plus en plus prégnants des pays émergents ou à la traîne.… Il faudrait convaincre 90% de la planète et en particulier les pays émergents, Chine, Inde, Brésil, … qui ne rêvent que de nous emboîter le pas... Et de quel droit pourrions-nous le leur reprocher ? .... Pas facile aussi d’admettre, pour les plus puissants, qu’il faut lâcher du lest du côté des « avantages acquis » et accepter de ne plus diriger le monde… De ce point de vue, le G20 est un premier pas…. Malgré tout… Surtout si Obama, notre sauveur à tous, casse les anciens clivages, l’axe du mal érigés par son prédécesseur… ......
Mais je reste sceptique…
Au fait, petite anecdote avant de nous quitter… Juste avant de vous écrire, j’ai entendu aux infos un politique déclarer que si les bons citoyens qui avaient placé leurs millions d’euros depuis des années dans les paradis fiscaux jouaient dès maintenant la carte de la transparence, l’administration fiscale serait « compréhensive, très compréhensive »… Souhaitons la même compréhension, qui efface intérêts dus et pénalités, pour le citoyen lambda distrait qui a oublié de signaler quelques malheureux gains annexes… Mais je parle pour ne rien dire puisque les paradis fiscaux vont disparaître… On peut toujours y croire. Je n’y crois pas trop. C’est bien la seule fois où ma croyance au paradis (sur terre) reste inébranlable, malheureusement… :)....
Je vous laisse momentanément, petite krisis de migraine, pour revenir dans une 3ème partie, un peu plus frais, tenter de prendre un peu de hauteur vis-à-vis de tout cela, sans aller jusqu’aux vertige (difficile !)…....
Quand le monde pique sa crise. 1ère partie.
1ère parution sur Myspace le 17/04/2009
Voici quelques réflexions, sautes d'humeur, ressentis collectés au cours des dernières semaines... Pas d'exposé calibré ni de dissert'... Pas de grandes trouvailles originales... Simplement ce que d'autres partagent certainement avec moi, je l'espère... Mais l'écrire, ça fait du bien.
Vous n’êtes pas sans savoir, à moins d’habiter dans la Galaxie du Centaure, que le sujet en ce moment qui a le vent en poupe, bien que le navire prenne l’eau, est celui de la « crise »…....
Difficile d’y échapper au point de tomber bientôt dans une sorte d’asthénie générale ou de se taper la crise de nerfs du siècle. Il viendrait du latin médiéval Crisis, qui vient du grec Krisis : la décision, … qui ne peut venir que de nous. Là est bien le problème: une crise appelle une décision, urgente, tout en étant, si possible, réfléchie… Sans crise, tout va si bien, tout ronronne, tout va de soi… Et voilà qu’il va falloir agir, choisir, trier, peut-être renoncer, innover… Décider… en bien ou en mal. Foutus banquiers !.... ....
Les temps de crise ont toujours fait se lever orateurs et imprécateurs, prêcheurs et vociférateurs, ranimant en particulier les vocations millénaristes. Des blogs fleurissent sur ce terreau toujours prodigue. Certains diseurs d’incantations aux ailes de corbeaux en font leur choux gras et commencent même , comme au tournant de l’an 2000, à nous annoncer des visions d’Apocalypse sur fond de planches à billets devenues folles… Tous les signes seraient là, c’est certain… Dommage que le G20 ne se soit pas mis d’accord sur la somme rondelette de 666 milliards de dollars à injecter dans l’économie mondiale, c’eût été lumineusement diabolique... L’Antéchrist aux allures de banquier « costume 3 pièces » ne va pas tarder et un nouvel ordre mondial ,enfin !, se mettra en place… La Parousie est en marche, le retour d’un Christ anti-capitaliste chassant définitivement les marchands du temple planétaire… Il est symptomatique d’ailleurs de voir comme notre président a pris depuis quelque temps des allures de rédempteur, de pourfendeur des mauvais larrons ...
Aux antipodes de ceux-ci, des spécialistes optimistes, qui nous ont d’ailleurs déjà stupéfiés par leur surprenante capacité à non anticiper, prédisent déjà la prochaine « bulle » et misent sur nos capacités à « rebondir » pour reprendre un terme à la mode… Il suffit d’attendre pour rebondir sur la bulle, de crise en crise, de bulle en bulle… ....
Entre les annonciateurs d’un séisme à 10 sur l’échelle de Richter du marasme et les éternels tenants d’un capitalisme auto-régulateur à qui on ne la fait pas, qui croire ? ... .... Ni les uns ni les autres… Entre ces deux extrêmes, beaucoup redoutent simplement une crise profonde, étalée sur le long terme, et aux conséquences ravageuses sur nos modes de vie, plus ou moins ravageuses selon les latitudes bien sûr... ....
Pour essayer d’échapper à cette atmosphère plombée de fin d’un monde, j’ai tendu l’oreille vers un autre aspect développé ça et là… ....
Pour essayer d’échapper à cette atmosphère plombée de fin d’un monde, j’ai tendu l’oreille vers un autre aspect développé ça et là… ....
La crise aurait ses bienfaits… A toute chose malheur est bon. La crise serait catastrophique mais salutaire. Eh oui… La crise serait purificatrice, sauf la crise de Foi évidemment (pardon, c’est parti tout seul), tel le feu ravageant Sodome, la pécheresse…. ....
Il y a certainement du vrai là dedans… N’a-t-il pas fallu d’ailleurs quelques dizaine de millions de morts issus des guerres mondiales du siècle dernier pour que l’Humanité (avec un grand H) accouche péniblement de règles et d’organismes internationaux (SDN, Convention de Genève, ONU, etc…) pour mettre un peu d’ordre et un peu d’allure dans notre façon de nous entretuer aujourd’hui… Sans cataclysme guerriers, sans paroxysme de l’horreur, pas d’efforts d’humanisation des conflits, pas de reprise économique (on a quand même eu les « 30 Glorieuses » après la débacle de 40)… Et sans guerre du Viet-Nam, pas de chefs d’œuvre comme « Apocalypse now », « Platoon » ou « Voyage au bout de l’enfer »… A toute chose malheur est bon… ....
J’exagère bien sûr… ....
Il ressort certainement toujours du positif des situations les plus difficiles… Ne serait-ce que le soulagement du calme après les tempêtes… Rien de tel qu’une bonne crise d’urticaire ou de migraine pour se sentir au 7ème ciel quand celle-ci s’achève enfin... Même la crise de jalousie est propice aux armistices les plus suaves… ....
Cela va de soi puisque l’homme, devant un problème, a en général vocation à le résoudre… Krisis, décision… Et une fois résolu, d’en éprouver une profonde satisfaction. Une crise permet de nous éprouver, de tester notre vraie nature, nous place face à nous-mêmes. Diantre ! Moi qui me crus jusque là une sorte d’alter ego d’un Gaston Lagaffe dans ses bons jours, je me découvre alors des ressources dignes d’un Exterminator… ....
Il en est ainsi dès qu’on est plus de deux, chaque couple peut l’attester…. Il en est ainsi même seul face à soi-même… Nous sommes tous apparemment programmés pour affronter des crises à des périodes diverses de notre existence, crise de l’adolescence, de la quarantaine, etc… On peut se demander si l’Homme n’est pas fait pour dépasser les crises, les unes après les autres. Nous savons, du moins la plupart d’entre nous, notre prédisposition au malheur, à la crise, à notre insatisfaction perpétuelle. Peut-être tout simplement parce que nous sommes conscients et connaissons la Fin… On peut se demander si, finalement, ce n’est pas un des moteurs de l’existence, cette volonté qui nous pousse à toujours vouloir, crise après crise, ne jamais renoncer à la quête d’un bonheur utopique… Le malheur serait bon peut-être à cela… vouloir toujours s’en échapper. Là où ça ne va plus, c’est lorsque la force nous manque et que la crise nous terrasse. Crise cardiaque bien sûr, radical !... Crise dépressionnaire, crise du renoncement au combat.......
Sinon une crise peut nous remettre un peu les pieds sur terre et bien souvent nous contraindre à relativiser les choses. Ceci dit, difficile de plaquer un schéma individuel sur un schéma collectif, surtout quand l’économie s’en mêle…....
Pour être franc, l’économie n’est pas mon dada, mon cheval de bataille , et mes connaissances en ce domaine sont bien modestes. Mais elle s’impose à nous quoi qu’on fasse à moins de vivre en autarcie ou de reformer une énième fois un « paradis » communautaire et bucolique, à quelques uns, pour un temps… Et elle s’impose à nous dans sa forme la plus implacable et aveugle, l’économie libérale, même si vous aspirons à vivre autre chose… Quelques uns, à l’image d’un mouvement comme l’Amopie par exemple, forment l'espoir de sortir du champ commun pour tenter d’autres formes de rapports à la propriété, au travail, au monde tout simplement... Une utopie en action, bien isolée...
Mais revenons malgré tout à ce qui nous préoccupe aujourd’hui, la crise financière mondiale… Des bienfaits, on peut lui en trouver sans problème. Rien n’est tout noir ou tout blanc. ....
On peut miser sur un changement de notre façon de fonctionner. Adopter un autre mode de consommation, plus responsable, devient une attitude de plus en plus courante. On peut miser aussi sur un réveil, brutal certes, des consciences… Auparavant, la majorité d’entre nous était exploitée sans le savoir ou sans le dire. Dorénavant, nous le serons en toute connaissance de cause et surtout, au sein de cette confusion totale qu’est la mondialisation, nous pouvons isoler des responsables…. La crise a cela de bon qu’elle permet de mettre à jour les perversités du système. Elle a un effet loupe qui, espérons le, fera des citoyens, consommateurs et travailleurs de demain, des individus clairvoyants…. Il semblerait qu’on ne s’en laisse plus compter et il arrive quelquefois, stupéfaction !, que cet éveil des consciences traverse les fameux clivages droite/gauche… Faut dire que, même à droite, il n’est pas très politiquement correct en ce moment d’être en phase avec les « maîtres » de la finance… ....
Un point positif incontestable: un phénomène qui n’a pas cependant attendu la crise pour exister est néanmoins en pleine croissance (où va se nicher la croissance perdue ?), celui d’un formidable élan citoyen collectif par le biais d’Internet. Même s'il risque l'asphyxie dans la confusion du web...Sites et blogs autour de la crise se multiplient, chacun essayant d’apporter de « l’eau au moulin » à paroles, d’échanger, d’apporter sa petite pierre à la construction d’un vaste édifice virtuel d’analyse, de contestation ou de propositions… Les syndicats, les partis n’ont plus le seul monopole de l’organisation collective. D’une certaine façon, Internet permet à la fois de réagir immédiatement et de rassembler ce qui était épars auparavant… au-delà des corps constitués, des cadres établis. Une formidable liberté et … responsabilité. Citons comme exemple la « ronde des obstinés » concernant les enseignants chercheurs qui n’a pu s’auto-produire que par le biais du Net et qui ne peut s’auto-alimenter et perdurer à l’infini que de cette façon.......
Eveil des consciences, nouveaux modes de vie, nouvelles formes de citoyenneté active, volonté de ne plus être dupe d’un système… Si je me suis levé du bon pied, je me plais alors à espérer que ce pourrait être un formidable moyen de pression qui pourrait, qui sait ?, peser un jour sur les décisions au niveau mondial… La nébuleuse mondiale d’un web citoyen pour la mise en place d’une « gouvernance » mondiale éclairée fondée sur de nouvelles bases… Damned ! J’ai bu trop de Ricoré au p’tit déjeuner, voilà que je vois « la vie en rose »... ....
Tout cela semble même avoir été entendu par un G20 qui, s’il n’a pas révolutionné le système, a au moins eu l’intelligence de trouver un accord commun d’urgence, qui a su s’ouvrir aux puissances émergentes (mais pouvait-il en être autrement ?) … Il n’en reste pas moins que c’est encore une minorité (élargie à 20 certes) qui est sensée tricoter les fils du destin de ce monde.......
Tout cela semble même avoir été entendu par un G20 qui, s’il n’a pas révolutionné le système, a au moins eu l’intelligence de trouver un accord commun d’urgence, qui a su s’ouvrir aux puissances émergentes (mais pouvait-il en être autrement ?) … Il n’en reste pas moins que c’est encore une minorité (élargie à 20 certes) qui est sensée tricoter les fils du destin de ce monde.......
Que penser de tout cela ? Pour l'instant, j'ai essayé de me focaliser sur un peu de positif... Mais ça ne peut pas durer, c'est plus fort que moi. Si la suite vous intéresse, je mobiliserai dans le prochain article mon « optimisme » habituel pour vous faire partager quelques cogitations bien peu originales mais essentielles à rappeler, il me semble… Ainsi que mes doutes, vous n’en doutez pas… :)....
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