... et aussi le simple plaisir d'écrire.

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Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...
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jeudi 14 novembre 2013

Le "mythe identitaire" Episode 5. La "sorcière"... inventée.




Mais comment faire ?
On va donc inventer purement et simplement une anti-religion organisée, une religion satanique pour mieux cristalliser, par opposition, l'image de Dieu. Une pure invention des théologiens et des juges !... Des traités très sérieux de démonologie seront écrits pour théoriser et mettre en place des pratiques que nous trouverions aujourd'hui révoltantes ou incongrues. .
Quoique … Bush et l'Irak par exemple étaient encore bien loin mais la ficelle des fausses accusations construites de tout pièce pour justifier ses actes était donc déjà bien connue… Diaboliser l'ennemi … Quant à Satan justement, il a encore de beaux jours devant lui: ne distingue-t-on pas encore aujourd'hui l'Axe du Mal pour certains et le Grand Satan pour d'autres ?
Mais je m'égare ou plutôt j'anticipe sur les derniers épisodes... Revenons à nos moutons ou plutôt à nos démons.
Au cours des procès, les témoins ne font, en premier lieu, aucune allusion à des pratiques sataniques. Ils évoquent, au premier abord (avant qu'on leur chatouille les pieds ou mieux qu'on les expose au-dessus d'un lit de braises), seulement des rites, des maléfices, des sorts, attirail coutumier, ancestral du guérisseur de village. Mais, après un interrogatoire un peu plus musclé, (je vous passe les détails par respect pour les cœurs tendres qui me lisent peut-être) comme par enchantement, les allusions à Satan deviennent claires et nettes !… Des pratiques coutumières bien inoffensives, mais dans la bouche des juges et dans les compte-rendus de procès, irrémédiablement reliées à Satan… Ce cher Harry Potter n'aurait pas fait "long feu" à l'époque ainsi que son auteur.
La sorcellerie alliée du diable est une pure invention de l'accusation pour mieux vaincre la culture populaire à travers sa figure archétypale, la guérisseuse devenue «sorcière»… D'ailleurs, n'y voyait-on pas la marque du démon lorsque l'on trouvait sur la malheureuse une cicatrice ou un grain de beauté qui décidément «sentait trop le soufre» ? Et dans cette bonne cité d'Allemagne, lorsqu'on jetait à l'eau «l'âme damnée» ligotée et enfermée dans un sac, ne voyait-on pas que Dieu lui donnait tort ... puisqu'elle ne survivait pas !… Justice expéditive et imparable. Avec «God on our side» (disait Dylan), on n'a jamais tort…
Prenons un exemple type : le procès de Nisette, jugé à Vieil-les-Hesdin dans le Nord en 1573. La «sorcière» est souvent une vieille femme, pauvre et seule, illettrée, déviante sexuellement (3 époux !), déviante socialement (3 mariages dont 1 avec un étranger au village qui devait habiter au moins à 30 km ! La pire des choses...), marquée par le malheur (perte d'enfants) et guérisseuse (elle sait utiliser les plantes). Tout pour plaire...
Le stéréotype de la «sorcière» présente donc l'inverse des nouvelles valeurs sociales: elle propage la vieille culture. Il n'y a qu'un pas pour qu'elle devienne l'exutoire, le bouc émissaire désigné par les villageois les plus riches avides de correspondre aux nouvelles normes (pensez à notre cher "bourgeois gentilhomme") ou ceux qui culpabilisent de ne pas pouvoir adhérer pleinement au nouveau modèle imposé, faute d'un magot assez garni. René Girard a beaucoup écrit sur ce désir mimétique, le désir de désirer ce que l'autre désire, et le processus qu'il engendre pour apaiser les conflits, la mise à mort de la « victime émissaire »...
De plus, la «sorcière» est souvent une femme donc dangereuse par nature (Eve est passée par là) et elle est veuve donc doublement dangereuse car libre et réputée insatiable sexuellement (capable d'absorber l'énergie masculine de ces pauvres messieurs non consentants!).
En dénonçant la sorcière, on se démarque: elle focalise sur sa personne les peurs, les doutes, la mauvaise conscience. Un bon bûcher bien visible prouve aux autorités qu'on est bien dans la ligne espérée. On réchauffe aux flammes sa conscience frileuse, les braises encore fumantes des corps consumés sont la preuve que nous sommes du côté des «bons», les dénonciateurs, les conformistes, les "modernes"... On a l'impression d'avoir déjà entendu cela il n'y a pas si longtemps … sous Vichy par exemple.
Et n'oublions pas que la malheureuse, torturée par le « séculier» (le clergé se contente des procès), voit son âme ainsi sauvée au dépens bien sûr de son corps calciné. On ne peut pas tout avoir. Le bûcher est donc un acte exemplaire pour le peuple (voilà ce qu'il faut renier !) et un acte de piété et de salut (paix à son âme !)...
On a pu distinguer 3 types de situation:
-Dans les communautés en évolution, là où les riches laboureurs commencent à dominer, là où les laboureurs de condition moyenne diminuent, les tensions sociales sont fortes. Il y a persécution.
-Quand le processus de domination est accompli, les riches laboureurs règnent en maîtres. Pas de chasse aux «sorcières». Les boucs émissaires, les bûchers sont inutiles.
-Quand il n'y a pas de riches laboureurs, seulement des laboureurs moyens ou petits paysans, les tensions sont moins vives. Pas de dénonciations…
Il y a donc dénonciations tant que les reclassements sociaux et mentaux ne sont pas stabilisés.
Ainsi le monde rural a résisté longtemps à l'intrusion d'une vision du monde étrangère et coercitive. A la fin du 17ème siècle, la chasse aux sorcières s'arrête. Elle n'a plus de raison d'être. La paysannerie est soumise, du moins en apparence. Bien sûr, il y aura encore des révoltes paysannes, souvent contre l'impôt. Les fameux « bonnets rouges » fort en vogue en ce moment par exemple ...
Mais des processus mentaux irréversibles se sont imposés même si des poches de résistances subsistent. Nous les mettrons à jour bientôt dans notre prochain épisode si vous le voulez bien.

mercredi 3 août 2011

Tentation ...


 

Ne vous est-il jamais arrivé de vouloir passer à la trappe ?…. J'entends par là, un jour, d'avoir eu envie de tout lâcher, de faire retraite dans une Abbaye comme celle de la Trappe par exemple.
Si vous êtes un jeune lecteur, cela ne risque pas de vous arriver de sitôt (ou Cîteaux…).Il faut peut-être déjà avoir ressenti une certaine lassitude, avoir porté un regard un peu désabusé sur ce qui fait le quotidien pour éprouver cette envie curieuse d'isolement…
Il m'est arrivé comme beaucoup de regarder un documentaire sur la vie monastique ou de visiter un monastère au cours de mes pérégrinations. Rien de plus banal….
Et j'ai quelquefois éprouvé, vous allez dire cette fois-ci c'est la fin, il est en plein délire mystique ! , comme un sentiment insidieux, une tentation (un peu comme celle de Saint-Antoine mais les démons avaient changé de look), une quasi fascination pour, à la fois l'atmosphère paisible du lieu mais aussi l'ordonnancement parfait des actes qui se répétaient à l'infini, chaque jour identiques à eux-mêmes… Ding ding dong, ding ding dong… C'est l'heure de mâtines…, nones,... complies.
Quand le mouvement incessant de la vie ne vous laisse aucun répit ou, à l'opposé, quand la routine implacable ne vous laisse que du dépit, cette répétition monastique des mots et des actes à l'infini semble apporter la paix à ceux qui la pratiquent.. On peut encore comprendre que le lieu clos, rassurant, l'emploi du temps quasi intemporel à force de recommencement à l'identique fassent envie aux fatigués de la vie trépidante du monde profane… Mais comment expliquer que cette litanie sempiternelle des jours et des nuits ne deviennent pas aussi, à l'exemple de ce qui peut se passer au dehors, routine écrasante, habitudes intolérables ? …. Peut-être qu'une routine porteuse d'un sens, qui élève l'âme (si l'on se place du point de vue du pratiquant), même si elle peut paraître trompeuse pour un athée, transcende cette routine et libère l'homme du matériel pour se consacrer au spirituel…
Ce qui exténue l'homme au dehors de la clôture, l'use, l'ennuie, le vide de sa substance permet peut-être au moine de se construire, de se débarrasser des imprévus, des petites inquiétudes de la vie qui peu à peu nous rongent pour pouvoir se consacrer à ce qu'il pense être pour lui l'essentiel… S'abstraire de l'Avoir et des besoins matériels, s'abstraire de la quête éperdue des promesses du lendemain, s'abstraire des contraintes du travail et des ambitions qui l'accompagnent… S'atteler aux tâches simples pour lesquelles il est fait, jouant humblement sa gamme dans l'orchestre communautaire…
Le lieu y est aussi pour beaucoup… Passionné d'Histoire, et aussi d'Histoire de l'Art, chaque pierre est un peu comme un message d'un passé encore tellement présent. Même athée, je ne peux pas rester insensible à la beauté simple et parfaite d'une abbaye romane, aux jeux des lumières ocres entre les piliers, à la puissance d'une silence envoûtant, troublé, voûte après voûte, par le seul martellement des pas qu'on voudrait plus furtifs...
C'est un peu comme un rêve… On visite ces lieux et l'on s'assoit un moment, nous les incroyants, emplis par une atmosphère qui finalement nous manque ou pour le moins nous interroge. Sinon pourquoi ressentir cela ?
Mais ne craignez rien, malgré ces instants fugitifs, je suis encore bien ancré dans le réel, il faut savoir qu'un ingrédient, et non des moindres, est nécessaire, la foi… Sinon cet espace hors du temps qu'il nous arrive d'envier deviendrait vite un enfer, le comble pour une antichambre du paradis !…
Et d'autre part je suis trop attaché à la vie, avec ce tout qu'elle a de contradictoire, pour me réfugier dans un monde clos, réaction qui m'apparaît un peu comme une fuite. Même s'il elle est vécue comme un engagement par le croyant. Question de point de vue…
Et je préfère très nettement le whisky au vin de messe, et ça, c'est rédhibitoire !...
Il n'en reste pas moins vrai que tout cela pose problème. Je n'hésite pas à me répéter: « On visite ces lieux et l'on s'assoit un moment, nous les incroyants, emplis par une atmosphère qui finalement nous manque. Sinon pourquoi ressentir cela ? »
Ce monde qui se veut de plus en plus rapide, consumériste, cynique d'une certaine façon nous prive à coup sûr de quelque chose… Pas étonnant que le bouddhisme attire autant d'individus. Nous sommes comme amputés de quelque chose. Je dirais même amputés dès la naissance. Quelque chose à conquérir pour être plus complet, plus entier…
Et ce quelque chose, ne devons-nous compter que sur les seules religions pour l'acquérir ?...

A quand un programme politique qui intègrerait les notions de bonheur, de plénitude, de sérénité tout en mettant en avant, évidemment, les conditions matérielles nécessaire à leur obtention


En attendant, vous pouvez vous intéresser à l'oeuvre de Paul Diel, à sa "Psychologie de la motivation" entre autre,  qui nous met à jour les fausses motivations, les fausses illusions, les faux désirs,  qu'ils soient d'ordre matériel, spirituel, politique et même humaniste, et que notre inconscient, assez perfide, nous persuade de leur véracité et de leur pureté. Imagination exaltée et jamais satisfaite qui ne génère qu'une angoisse auto-reproductrice, imaginaire alimenté sans cesse par notre société mercantile qui nous éloigne de ce qui fait notre élan vital, le désir essentiel de tout homme qui, s'il ne s'aveugle pas ou n'est pas aveuglé sciemment, a tout pour trouver cette paix et cette sérénité. 


En acceptant de laisser humblement cette part du Mystère du monde que nous frôlons au coeur lumineux d'une cathédrale, dans le bruissement subtile d'un feuillage ou l'envol puissant gracieux d'une oie sauvage ...

vendredi 29 juillet 2011

Pour le meilleur et pour le pire ...



"Pour le meilleur et pour le pire" disent les futurs mariés... On ne peut pas dire qu'ils n'ont pas été prévenus mais le mariage a toujours la côte.
Dans la corbeille de mariage, sont offerts les pendants de la vie, le meilleur et le pire. Mais entre les deux, n’existe-t-il pas une palette infinie de "réjouissances" ?

C'est très subjectif … Le malheur et le bonheur pour untel ou untel ne seront pas du même degré.
Il est certain que nos schémas de pensée occidentaux sont très influencés par cette dualité: faut-il avoir mal pour se sentir bien ? Faut-il avoir connu l'indigence pour apprécier ce qu'on a ? etc... Il y a certainement du vrai la dedans: on apprécie d'autant mieux son temps libre s'il nous est compté...  Les philosophies orientales ont tenté de faire l’économie de la souffrance en faisant l’économie du désir… En sommes-nous capables ?
Peut-être sommes nous cependant plus apte à savourer chaque instant de la vie comme étant essentiel, si l’on a connu le malheur, l'idéal restant de savoir les savourer sans avoir eu à connaître le pire. ?..
Simplement pour ce qu'ils sont, les savourer, les apprécier, mais comme la vie n'est pas un long fleuve tranquille, aussi les supporter, s'en indigner, se rebeller, relativiser, et savourer à nouveau... Un coucher de soleil, un moment d'abandon, quelques gouttes de rosée, quelques mots agencés sur une page, une forme esquissée sur la toile, un refrain nostalgique feront partie du meilleur pour certains alors que d'autres y seront insensibles. Faut-il avoir connu la souffrance pour le ressentir ?

On peut espérer dans le Ciel et responsabiliser l'homme, on peut être un athée idéaliste et humaniste et croire en lui malgré tout, on peut être à l'opposé, tel Cioran, sans illusion, lucide et sans espoir, on peut être à des degrés divers de cette palette de valeurs, je ne crois pas cependant que la recherche du savoir, la quête de la vérité, puisse apporter le bonheur à coup sûr...  La vie n’est-elle pas une édifice qui se construit sur des expériences les plus diverses, âpres ou douces, vécues comme des échecs ou des petites victoires sur nous-mêmes. Comment savoir si ce gain sur soi-même n’a pas été le résultat  d’un échec antérieur nécessaire, d’une souffrance qui aide à prendre du recul, à relativiser… Serions-nous fait fatalement de bric et de broc ? J’en ai bien l’impression. Le tout est que cela tienne plus ou moins bien la route, jusqu’à son terme…

Le malheur peut aider à la construction de soi, certes… De là à en faire une volupté… Il est vrai qu’il y a des voluptueux du malheur , on peut s’y prélasser, pour se faire plaindre, en vivre d’une certaine manière… Il y aura aussi des acharnés du bonheur, en quête perpétuelle, souvent sur des fausses routes, celles de l’insatiabilité matérielle...Et le berger menant ses bêtes aux alpages qui verra sa vérité dans la qualité de l'herbe et la densité de sa couleur...

Pourtant nous vivons dans un monde de  consommation euphorique (certes un peu tempérée  par les égarements du capitalisme). On a occulté de notre horizon proche la mort (sauf celle des journaux télévisés qui peuvent accompagner nos repas), on a misé sur une quête du bonheur qui a voulu abolir malheur et souffrance mais régulièrement ils se rappellent à nous car la vie est ainsi, non ?

Mais faut dire que la Christianisme ne nous a pas gâté. Il s’es opposé pendant des siècles à la suppression de la douleur par exemple, faisant barrage aux progrès de la médecine qui pouvaient l’atténuer (opposition à l’utilisation de la morphine, du chloroforme… Et encore il y a quelques dizaines d’années, accoucher sous péridurale pour une femme n’était pas évident: elle culpabilisait ou on la faisait insidieusement culpabiliser. Eve n’est jamais loin… L’inconscient collectif a la vie dureJe crois que l’Occident chrétien est imprégné de cette idée de malheur ou de souffrance nécessaires « Il faut souffrir pour être belle » !! , mesdames. « Tu accoucheras dans la douleur »
On ne peut nier aussi qu’il  y a une fascination morbide, consciente ou inconsciente pour le malheur ou la souffrance. Même une esthétisation au cinéma (pensons au film de Mel Gibson sur la Passion)

Parce que pour l’Eglise ce qui donne un sens à la souffrance, au malheur sur cette Terre, c’est qu’ils sont nécessaires au Salut de l’âme pour l’au-delà… Pas de rédemption sans souffrance, sans sacrifice… Le Christ a montré la voie. Ainsi personne n’est malheureux en vain. C’est la fondement même du Christianisme que Nietzsche va pourfendre en montrant la perversité de l’idéal ascétique prôné par l ‘Eglise, les Eglises de toutes confessions. Il montre bien comment on magnifie ainsi le malheur des hommes pour le justifier en fonction d’un au-delà hypothétique, au détriment de la Vie présente… Pire, dit-il, cet idéal devient une morale qui a contaminé l’homme…

Ainsi s’agit-il peut-être de  ne pas justifier  le malheur, la souffrance en tant que moyens de complaisance mais aussi de les réprouver , de ne pas occulter,  fuir, renier le malheur comme nos société actuelles ont eu l’audace de l’espérer. Un monde de bonheur sans douleur ni malheur cautionné peut-être par une science omnipotente est un rêve de SF…
Alors quoi ? Que faire de ce malheur ? Ne pas s’y complaire, s’y enfermer voire le magnifier (regardez moi ! Je suis bien plus malheureux que vous. Plaignez moi…) et ne pas  vouloir l’ignorer, le condamner… Etre lucide, je pense… Faire avec et apprivoiser sa douleur doit suivre le temps de la révolte et aider à la reconstruction…  Un long séjour à l’hôpital ou chez soi par exemple, immobilisé, donne du recul. Un accident grave auquel on échappe permet quelquefois de réajuster son échelle des valeurs…

Il existe aussi au monde des gens qui ne connaissent que le pire, dont c'est le lot quotidien. Ils ont conscience de vivre le pire depuis que les moyens de communication moderne répandus sur toute la planète leur montrent un monde de "rêve", le rêve occidental. Tout est relatif. Avant, sans point de comparaison, ils vivaient le "pire" comme leur normalité, dans la dignité…

Il existe aussi au monde des gens qui ne connaissent que le "meilleur" selon leurs critères, les "maîtres" du monde techno-scientifique et économique, ceux qui tirent les ficelles et tous ceux qui en profitent, les petits dictateurs de partout, les marchands d'armes, les caïds de ceci ou celà... Ont-ils connu le pire pour savourer ce qu'ils estiment être le meilleur ( pour eux) ? J'en doute...

Il existait aussi au monde des gens qui vivaient leurs moments de bonheur et de malheur dans une harmonie des contraires où chaque gestes et paroles avaient un sens même dans une espace et un cadre de vie que nous trouvions empreints de dénuement... Des gens qu’on a pu appeler « primitifs »… Depuis que les moyens de communication se sont ramifiés partout transportant avec eux le « rêve » occidental, ils vivent dorénavant leur quotidien comme une avanie… Avant, ceux que nous considérions comme étant le pire était vécu par eux comme leur normalité, vécue dans la  dignité… Dorénavant, certains ne connaissent plus ni bonheur ni malheur, seulement une apathie généralisée devant une TV, une bouteille de mauvais scotch à la main… Ils sont devenus civilisés...



jeudi 28 juillet 2011

Peut-on tout expliquer ?


Est-ce que, paradoxalement, la foi, ne fut pas et n'est pas toujours, d'une certaine manière, l'ultime tentative de "rationalisation" une fois que l'homme eut compris que certains domaines étaient hors de son champ de compréhension... Le besoin de comprendre, de trouver des causes, des "raisons" à toute manifestation est tellement puissant qu'il lui fallut en trouver, quitte à en inventer sous la forme de divinités...

Il s'agit de l'Homme en général... ensuite, chacun prend la chose comme il l'entend.

Chez certains, ce besoin est entièrement satisfait par les avancées actuelles de la science, ils s'accommodent des parcelles d'inconnu qu'ils confient à la
science de demain... ou qu'ils acceptent en tant que telles. Tout n'est peut-être pas explicable même si le besoin existe en nous... Il faut peut être savoir le faire taire en soi de temps à autre et accepter nos limites. Là est l'enjeu: savoir vivre en perpétuel questionnement tout en s'accommodant de la Vie sur laquelle nous avons peu de prises... Je serais plutôt dans cette mouvance.

D'autres ouvrent plus le champ au
spirituel, se rangeant dans une vision plus dualiste du monde...

D'autres encore ont choisi la voie de la Religion. Je parlais plus haut de la
foi comme ultime recours, ultime forme de tentative d'explication du monde. Mais la comparaison s'arrête là... Dans ce cas, la "raison" entendue comme recherche de causes explicatives se fige, se pétrifie en une Vérité immuable, n'évolue plus dès qu'elle s'est trouvée, et cela malgré les apports incessants de la modernité (exemple de l'évolution et du créationisme)... Elle devient alors une forme de déraison, de pensée crispée sur elle-même...

Quant à la question de départ... La science, la philosophie, etc... cherchent à tout expliquer, c'est leur domaine, c'est tout à fait normal... Ensuite, moi, en tant qu'individu, en tant que "consommateur" de la Vie, il m'appartient à moi seul de juger, selon mes intérêts, la quantité et la qualité d'informations que j'irai puiser dans le domaine du savoir...

Je ne crois pas que le fait de savoir comment fonctionne la photosynthèse, le fait de m'intéresser à l'as
tronomie par exemple m'empêchera d'apprécier les merveilles de la nature... Lorsque nous sommes en situation, le cerveau est bien fait quand même, nous vivons et apprécions l'instant pour ce qu'il est sans être parasité par la somme de nos connaissances. Heureusement, sinon un gynéco ou un gastro aurait de sérieux problèmes de sexualité...
Mais il est certain que ce que je sais ne me fait pas tout à fait percevoir le ciel de la même façon que si je ne m'étais jamais intéressé à l'astronomie... Et la part de Mystère que renferme ce ciel insondable, que l'Astronomie n'a pas encore ou ne pourra jamais expliqué, lui donne encore plus d'attrait... à mes yeux. La connaissance est aussi attractive que l'inconnu...

Si l'on extrapole au domaine culturel, c'est tout l'enjeu qui fait qu'une peinture, un film, une sculpture, une cathédrale, seront appréhendés à des degrés divers par les uns et par les autres...

Ce n'est pas tout vouloir expliquer qui est une gène, c'est vouloir en faire un système, une obsession et surtout ne pas assimilé, digéré les informations pour les faire nôtres, savoir les trier pour les intégrer à notre propre système de pensée, nos propres schémas mentaux, en un mot notre personnalité... qui nous fera un jour ressentir, éprouver, aimer, haïr, etc...
Pourquoi y aurait-il toujours opposition entre le savoir et le ressenti ? Sauf quand l'émotion masque la connaissance, la perception.... Si je dois me faire opérer demain, je préfère que mon chirurgien sache maîtriser quelque peu ses émotions au profit de son savoir...

Tout en sachant que nous sommes imprégnés de schémas mentaux collectifs bien malgré nous...mais cela est une aut
re histoire.

mercredi 27 juillet 2011

La pensée magique.


Il était une fois… un gamin un peu casse-cou qui, en voulant rattraper au pas de charge un copain qui filait sur son vélo, s’étala de tout son long (déjà grand pour l’époque) sur le bitume et s’entailla profondément le genou. Piqûre, points de suture, etc…  Un gamin, c’est impatient et rester pendant des jours immobilisé sur un lit, ce n’est pas sa tasse de thé (ou de limonade à l’époque)… Un gamin, ça compte les minutes comme si c’étaient des heures, ça confond aussi souvent le réel et l’imaginaire, un gamin croit toujours qu’on peut prendre ses rêves pour la réalité. C’est bien ce qui rend l’enfance...magique.
Alors, muni de quelques rudiments de catéchisme mal digérés, il s’adresse à Dieu et lui dit «  Dieu, si tu me remets debout sans que j’aie mal juste avant que Maman ouvre la porte de ma chambre, alors, Dieu, je le jure, même si c’est pas beau de jurer, j’irai dire 3 « Je vous salue Marie  »  à l’église et je te paierai un cierge… T’es d’accord ? Allez c’est parti… » Mais Dieu, fort occupé certainement avec les morts de la Guerre d’Indochine et qui se préparait à celle d’Algérie qui allait bientôt suivre, n’entendit le gamin, désormais fort déçu et circonspect quant aux pouvoirs de Dieu, du moins quant à sa bonne volonté ou son problème de surdité…

Comme tout adulte qui grandit, il fit plus tard une « croix » sur sa capacité à rassembler les forces du bien par de belles promesses. Mais comme tout adulte qui grandit, il garda au plus profond de cœur cette merveilleuse force enfantine tournée vers l’irrationnel et le magique…

Ainsi chez chacun d’entre nous, même les rationnels les plus endurcis, subsiste cette pensée issue du fond des âges, de la mentalité primitive comme disent les ethnologues, fortement active chez l’enfant et dispersée dans tout l’inconscient collectif, plus ou moins selon les cultures et les civilisations. Cette pensée magique, c’est la conviction qu’on peut , par le biais de certains outils, rituels, paroles, gestes, outrepasser le mode de fonctionnement rationnel du cours des choses, l'idée que tout doit être fait dans les règles les plus strictes sinon "ça ne marche pas". D'où l'intérêt exagéré porté aux rites, aux interdits, aux mille façon de faire et de ne pas faire...


Et bien souvent, lorsque nous sommes confrontés à un grave problème soudain, que nous sommes démunis, nous avons recours, comme le gamin ou la gamine que nous fûmes, à cette pensée magique, cette forme de superstition, en mettant en place, plus ou moins consciemment, des marchandages, de tractations, avec un Dieu ou une force quelconque
Si quelque chose m’échappe, si je ne comprends pas ce qui arrive, si je suis perdu comme l’ enfant au milieu de la nuit, dans le monde hostile et bienveillant de sa chambre, il est facile de me retourner vers la pensée magique. Tout, même le déraisonnable plutôt que l’incertitude… En ces temps de prodiges techno-scientifiques, le marché de l’Astrologie ne s’est jamais porté aussi bien… Cela soulage de savoir que Vénus me sera favorable ou que  Mars a endossé la responsabilité de mes erreurs ou de mes manques...
Et si décidément, le monde me semble trop  hostile, la vie trop ingrate, la gestuelle, la mélopée, la plainte répétitive de la pensée magique peut s’incarner dans des troubles bien plus inquiétants,  des fixations maniaco-dépressives ou des troubles obsessionnels compulsifs.


Cette pensée magique, si elle imprègne les anciennes religions primitives ( ce qui est normal puisque c’est l’essence même du rapport que ces religions entretiennent avec l’autre monde), si elle subsiste plus ou moins dans nos réactions quotidiennes, elle a trouvé son terrain de prédilection dans les grandes religions monothéistes et, pour parler de ce qu’on connaît le mieux, le Christianisme.

La pensée religieuse, sous beaucoup d’aspects, me rappelle cette candeur de l’enfant que chacun fut un jour. Comme l’enfant qui voit son monde traversé de merveilles, l’homme peut y rencontrer des mirages, des miracles, des résurrections, des guérisons spectaculaires… le rituel doit être scrupuleusement respecté, la prière dite à voix haute, tout est martelé, répété jusqu’à l’incantatoire, le leitmotiv… gages de meilleure réussite pour une demande qu’on espère exhaussée en ce monde ou dans un autre bien plus radieux.
C’et tellement vrai, tellement évident que les malheureux qui ne croient pas, les égarés, les brebis perdues, sont promis aux flammes de l’enfer s’ils n’adhèrent pas à cette évidence.
D’ailleurs,  bien souvent, la pensée magique ecclésiastique, officielle ne supporte pas la concurrence d’une pensée magique différente. Ainsi pour écarter tout danger, et du même coup sauver l’âme de ces empêcheurs de penser magiquement en rond, tortures et bûchers furent à l’œuvre pendant des siècles…
L’acte magique par excellence fut le sacrifice, remplacé dans le Christianisme par la commémoration de la mort du Christ: au cours de la messe, le pain et le vin, par le mystère de la transsubstanciation, deviennent réellement le corps et le sang du Christ !… La force magique du sacrifice prendra aussi bien souvent le forme du « bouc  émissaire », à l’encontre d’un individu ou d’un groupe social qui endosse les péchés de la communauté. La peste rôde, la guerre sévît, la famine s’installe, offrons à Dieu quelques « responsables », souvent des Juifs, bouc émissaires séculaires, ou des « sorcières » guérisseuses,  pour susciter sa bienveillance… Ce système pratique est toujours à l’œuvre , même et surtout dans la cour d’école des enfants qui ne sont que ce que nous fûmes… Le cycle se reproduit à l’identique.

Ainsi un objet, une statue de saints ou de saintes, de la Vierge, des reliques, quelques osselets d’un martyr, un bout d’étoffe du linceul, des vrais faux clous de la croix, tout peut servir de support à la pensée magique. Il faut demander selon les règles pour être, peut-être, exhaussé.

La pensée magique attend aussi un résultat quantitatif en échange de ce qui est fait ou offert dans le monde visible.  Plus on marchera, plus la route sera pénible pour atteindre Compostelle ou Fatima, plus les chances sont de notre côté… D’ailleurs, aller à Fatima à genoux est plus efficace que sur ses deux jambes…  je l’ai vu au Portugal. Il suffit aussi de compter la multitude de statuettes de la Vierge à Lourdes pour s’apercevoir de la réussite du miracle...économique.
Par exemple, dire 10 ou 20 chapelets pour telle ou telle faute, payer un nombre déterminé de messes pour l'âme du défunt, acheter à l'église ce qu'on appelait les "indulgences" qui, selon la somme qu'on donnait, permettaient de passer moins de temps au Purgatoire... Utiliser la prière comme monnaie d'échange, faire un marchandage avec dieu qui confine aux comptes d’apothicaire, etc…

Que l'on continue à penser ainsi aujourd’hui me surprend mais pourquoi pas, si cela fait du bien à la personne concernée. A chacun ses petits arrangements avec la vie et la mort.... tant qu'on ne vient pas jouer les imprécateurs sur la place publique.  Selon les latitudes, selon l'histoire particulière de chaque peuple, il est normal que cette pensée continue à fonctionner. Il est surprenant cependant qu’elle se manifeste au sein de nos sociétés occidentalisées, techno-scientifiques et grandes consommatrices de biens. Mais ce n'est peut-être pas si surprenant finalement. Nous vivons une époque qui doute de la voie du progrès, il est normal que certains se retournent vers ce type de pensée qui fait à nouveau espérer. D'ailleurs, personne n'y échappe vraiment: qui peut dire, quand tout va mal, qu'il n'a pas formulé, à un moment de sa vie, presque inconsciemment pour les non croyants, un pari, un engagement, une sorte de contrat avec Dieu ou des forces quelconques. La superstition est profondément ancrée en l'homme. Or, elle ne devrait rien avoir à faire avec la Foi...

Je me souviens de certaines fois, dans certaines circonstances, à l’imitation du gamin qui voulait éviter la convalescence au lit, avoir prononcé tout bas, presque en cachette de ma conscience, les mots « Pourvu que ça dure ...», « Pourvu que ça se réalise ...». J’ai peut-être bien dit: « Faites que ça dure… » A qui m’adressais-je alors ???


Science et religion. 2


Si l'on admet que la religion n'est pas obligatoirement le véhicule de la spiritualité et que le divin n'est pas forcément Dieu, on peut poser une transcendance de pure spiritualité comme nécessaire à l'homme, comme l'eau et le pain...
Je ne crois pas à un homme qui ne serait fait que de raison pure, même si celle ci est essentielle pour nous inscrire avec une certaine certitude dans un monde qui se dévoile de plus en plus grâce à elle. Mais d'une part, le dévoilement du monde que la connaissance scientifique permet et qui nous rassure d'une certaine manière, s'accompagne de son corollaire , c'est-à-dire le désenchantement... Or la science et ses percées enchantent et doivent enchanter puisque chaque nouvelle connaissance ouvre sur une autre interrogation et une nouvelle quête. C'est ici que science et spiritualité peuvent se rejoindre.

Malheureusement, la science entraîne dans son sillage le progrès technique, qui nous est bien utile, mais qui, lorsqu'il devient compulsif, sans garde-fou, source de profit et d'inégalité, lorsqu'il n'est plus que le progrès pour le progrès, provoque alors ce qu'on a appelé le désenchantement du monde, "la mort de l'âme" des anciens Grecs...

Or la science invite au Mystère éternellement renouvelé, ce sont les dérives technologiques qui nous en éloignent.

L'homme en effet me semble incomplet sans ce rattachement symbolique à un "ailleurs". Dès l'éveil de la fonction symbolique chez Homo sapiens, ce sentiment confus a dû se mettre en place. Et je ne vois pas en quoi le scientifique d'aujourd'hui en serait épargné. Scientifique mais humain, il est en permanence face aux Mystère. Raisonner n'induit pas forcément le refus de la spiritualité. Sauf si, athée confirmé ou nihiliste rigide, on campe sur la position qui consiste à dire que l'homme s'affranchira inévitablement un jour, grâce à la science, de toute attache métaphysique car il aura tout expliqué, en un mot sera Dieu.. Mais je comprends que les exactions et égarements des religions organisées aient pu amener des hommes à rejeter toute possibilité d'un Inconnu inconnaissable.
Oui donc pour une Trancendance, une verticalité (que j'ai toujours essayé de traduire dans mes toiles) qui inscrit l'homme dans autre chose que sa propre existence... debout certes mais à condition qu'il ne se couche pas à nouveau devant des idoles, qu'il ne perde pas de vue la voie de la raison qui doit, à mon avis, primer lorsqu'elle s'appuie sur des faits intangibles et indiscutables...

Il ne faudrait plus utiliser les mots comme religion, foi, dieu trop lourdement chargés de sens pour envisager un cheminement conjoint entre raison et spiritualité, science et questionnement. Je dis bien questionnement. La spiritualité ne cherche pas de réponses sinon elle deviendrait pratique religieuse, elle se vit, lorsque la raison fait défaut, dans la dynamique perpétuelle du questionnement face à l'Inconnaissable...
PS: tout ceci n'engage que moi. :)


Science et religion. 1


Personnellement,  j'aurais tendance à croire qu'il n'y a pas de contradictions. Quelles que soient les avancées de la science, il restera toujours la question de l'origine. Donc on ne peut pas dénier à un scientifique le droit de croire à un principe créateur, d'autant plus que certains scientifiques, friands de causes à toutes choses, ne peuvent concevoir de s'arrêter tout simplement à l'inconcevable, au mystère... De là à penser qu'il existe bien un acte créateur, il n'y a qu'un pas.
Par contre, j'ai plus de mal à concevoir chez un même individu, la foi en la science, l'adhésion à l'évolutionnisme, l'adhésion aux découvertes les plus récentes et les plus pointues de la micro-biologie, de la micro-physique ou de l'astronomie et... l'acceptation sans recul des dogmes imposés par une religion établie. On peut être croyant (déistes disons) et chercheurs mais comment peut-on être chercheur et croyant pratiquant (c'est-à-dire adhérer, pour le catholicisme, aux mythes bibliques, à l'idée d'in dieu fait homme pour notre salut, à la résurrection des morts, etc....).
Replacé dans le contexte très religieux de l'époque, il n'est pas étonnant qu'un Galilée soit chrétien ET scientifique. (Mais qui peut dire ce qu'il pensait vraiment de la religion au fond de lui-même ?...). Déjà, au Vème siècle avant JC, les intellectuels grecs éclairés, considéraient leur religion comme un tissu de joyeuses fables destinées à l'édification du peuple. Ce fut le cas certainement aussi de nombreux clercs du Moyen Age qui avaient beaucoup de recul vis à vis des dogmes mais qui pensaient que la masse avaient besoin d'une croyance qui, de plus, leur permettait d'asseoir leur pouvoir et leur domination. "L'opium du peuple" qui remplaçait "le pain et les jeux" des Romains.
Aujourd'hui, en ces temps de désertification religieuse, on en revient au pain (l'argent facile) et aux jeux !...Un dernier mot qui me vient à l'esprit. Théoriquement, un scientifique ne peut croire en un dieu puisque la science, même si elle frôle la métaphysique, s'occupe essentiellement de physique et donc de questions qu'elle peut expérimenter et prouver. Je pense qu'on peut imaginer une origine, sorte de vide conceptuel parce que le point de départ est une réalité quasi impensable qui relève du Mystère, mais parler de dieu c'est déjà en faire une entité, c'est-à-dire lui prêter une existence pourtant indémontrable, une entité dotée d'une volonté, d'un plan divin (en principe généreux et tout amour. Pourquoi ?). On est alors dans le domaine de la métaphysique, de la croyance, on sort du domaine de la physique et de la science. Il faut donc croire, puisqu'il existe des scientifiques croyants de haut vol, que l'équilibre est possible. Marcher sur le fil du rasoir, entre 2 conceptions et en faire une osmose intelligible et rassurante intellectuellement pour qui ne supporte pas l'indicible et l'inconcevable.
Un jour peut-être, la science réussira à expliquer le Mystère des origines. L'indicible sera dit, formulé et prouvé. Ou peut-être est-elle condamné à progresser éternellement vers une connaissance qui recule à mesure qu'elle avance... Je crois que scientifique ou pas, à un certain moment, le choix d'une foi simple en un principe créateur (le tout débarrassé des carcans des diverses religions) est une question purement personnelle qui ne concerne que soi et la réalité, le rapport qu'on veut établir avec cette réalité... Le lien entre science et religion ne me paraît possible que dans ce rapport personnel et intime au monde, éloigné de tous dogmes, pratiques, mythes issues de Religions établies qui s'excluent d'ailleurs les unes les autres !...