... et aussi le simple plaisir d'écrire.

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Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...

mardi 26 juillet 2011

Quand le monde pique sa crise. 3ème partie.

1ère parution sur Myspace le  20/04/2009
Ainsi même si toute crise porte en elle un germe positif, j’ai peine à croire que celle-ci, malgré son ampleur, nous permette de créer un  autre modèle de civilisation… Cela devrait être puisque la faillite du système actuel est retentissante… Il est vrai, que lorsque je suis dans un « bon jour », je me dis que nous vivons une période historique, innovante, propice à toutes les possibilités..... Et pourtant le refrain habituel est entonné par beaucoup de nos économistes qui ne jurent que par la croissance avec tout ce que cela entraîne de négatif et sur un fonctionnement conformiste de masse créé de toute pièce...
Il faudrait renverser le processus: partir des besoins jugés essentiels à l'homme (la notion de plaisir n'étant pas exclue) et produire en conséquence.......

Dans ces périodes de crise, les contradictions internes au système se révèlent: comment concilier les taux de profit élevés des dirigeants et des salaires décents permettant le maintien d'un pouvoir d'achat, pouvoir d’achat qui est le garant de la bonne marche de l'économie ? Si on produit à n'en plus finir des biens de consommation, c'est pour les vendre !... Car  le capitalisme a un besoin énorme de capitaux et d'investissements pour financer ses ambitions qui mènent à la démesure que l'on connaît aujourd'hui... L'excédent est le pire ennemi du capitalisme d'où la lutte pour trouver des débouchés à tout prix et l'éthique qu'on met volontiers dans sa poche… Pour résoudre la contradiction, on a connu l'automatisation, on connaît maintenant les délocalisations… On n’avait pas prévu l’emballement du système dû à la folie spéculative de certains.......
On a ainsi misé sur certains postulats chers au capitalisme libéral: la croissance, la création des besoins, l'auto-régulation du système.... On est en train d'assister à sa déconfiture... qui sera bien sûr la nôtre car les casseurs ne seront pas les payeurs.......
Il est vrai aussi que nous noircissons du papier, je noircis du papier,  qu’il est aisé d’ergoter sur les aspects positifs ou négatifs de la crise, il est vrai que tout ce bel édifice de mots s’écroule soudain lorsque, aux infos du matin, l’interview d’un jeune ouvrier mis au chômage technique d’une aciérie de Lorraine qui ferme temporairement, vient me rappeler à la seule réalité qui compte. Celle de la vie et de son implacable dureté… Il disait sa détresse, son prêt immobilier à peine commencé d’être payé, le sentiment d’ingratitude, d’injustice, la difficulté de chaque jour à vivre, sa femme déjà au chômage, les factures à payer ,  les enfants qu’il faudra restreindre…  Je n’oserais lui parler des « bienfaits » de la crise et ce qu’il souhaite le plus ardemment, comme tous ces salariés des petites entreprise d’équipementiers automobile, c’est que la croissance reprenne, c’est que les voitures se vendent, même polluantes, même superflues, même pour certaines destinées aux plus riches… Peut-on le lui reprocher ?  ....
Et pourtant fondamentalement le système devrait être remis en cause, sinon vivre ne consistera toujours qu’à accumuler du travail, pour la plupart peu épanouissant, afin d’entrer dans la norme contraignante du métro-boulot-dodo-auto-toit sur la tête-consommation-endettement-répétition-lassitude-reproduction… tout en sachant que cela contribue à notre propre destruction, tout en sachant que cela profite aux puissants, tout en sachant, comble de l’ironie, qu’ailleurs d’autres hommes, affamés, nous envient …....
 Il suffit de faire un travelling arrière sur la cohorte des masses humaines qui vont et viennent, matin et soir, de la maison au travail et du travail à la maison, pour avoir le vertige, un vertige existentiel devant cette multitude d’individualités, dont nous sommes, qui courent et viennent dans le même sens pour assurer leur place, coûte que coûte, dans le grand manège de la vie en société… A des jeunes en difficulté scolaire qui savaient que leur vie étaient déjà programmée ainsi autour d’un travail sans intérêt et peu rénumérateur, et qui me disaient: « A quoi bon ? », j’avoue que je restais souvent à court d’arguments…....
Ouvrons une parenthèse sur la jeunesse, sur ces perspectives offertes aux jeunes justement. Les élèves nous arrivent au collège pétris d’un environnement familial et socio-culturel déjà bien ancré. Ils arrivent aussi, tout dépend du point de vue,  acteurs ou victimes plus ou moins éblouis ou frustrés d’une société-spectacle, d’un système de valeurs consumériste  axé sur la satisfaction immédiate du désir, la consommation facile et éphémère, la culture du zapping, la perte de la notion du devoir, l’effacement des distances entre enfants et adultes, etc… Il n’y a rien de général, c’est une tendance ...........
Mais ce modèle de société, si tant est qu’il soit un modèle, tend de plus en plus à dénier à une majorité de ses membres les moyens d’accéder à ce qu’il promet. C’est le point faible du système qui tend à se mutiler lui-même, de l’intérieur… Un système social, ça s’appuie sur des valeurs. Pour la faire à la grecque, on peut dire que c’est ce qui fonde la cité… Alors si l’on met dans un des plateaux de la balance, les salaires des enseignants en début de carrière, les salaires et les conditions de travail de nos chercheurs par exemple, les maigres revenus des travailleurs précaires et de la plupart de nos ouvriers et dans l’autre plateau les profits exorbitants des acrobates de la finance, traders et consorts, les revenus indécents des vedettes toute catégorie confondue de notre société à paillettes, on voit bien quelles sont les valeurs qui l’emportent. On voit clairement où nous situons, sur une échelle de valeurs  le savoir intellectuel, le savoir technique et manuel d’une part et la prime au profit illimité et au jeu des apparences d’autre part...  C’est clair, d’autant plus pour des jeunes esprits malléables. On peut s’estimer heureux, et je m’en étonne tous les jours,  qu’une grand partie de la jeunesse fonde encore ses espoirs dans la réussite par le savoir, la connaissance, dans la recherche de l’enrichissement personnel.  Pour combien de temps ? … Fin de la parenthèse.....
 Le temps justement n’est pas du côté des changements profonds. ....
Krisis: décisions…Urgence…....
Je ne crois pas à un changement spectaculaire et faute de mieux, c’est le court terme qui prime, la survie même au prix d’une vie qui perd peu à peu de son sens… au lieu de permette un épanouissement relatif de chacun.....

Nous touchons ici à la fois un problème de morale et un problème d’intérêt collectif ou individuel, le problème du court terme et du long terme… On n’est plus dans la seule économie mais dans la vie, sa réalité et les choix quasi éthiques à prendre… Il nous a fallu du temps pour mettre à nu la perversité de certaines idéologies du passé, nous faudra-t-il autant de temps pour sortir de l’Idéologie de la consommation. Redécouvrir ce qu’Epicure appelait la « tempérance heureuse ». Opposer à la frénésie et l’agitation perpétuelle de la nouveauté, la raison et la satisfaction durable… Rappelons Edgar Morin « l’élévation des niveaux de vie peut être liée à la dégradation de la qualité de la vie. «  Plus nous évoluons techniquement, plus notre conscience devrait s’élever or l’idéologie de la consommation nous ramène au primitif, au frivole, à l’inconstant… Un modèle que l’intégrisme de certains pays a beau jeu de diaboliser.......
 Doit-on au nom d’un intérêt planétaire et collectif à long terme, sacrifier l’individu sur le court terme ? Nécessité collective qui fait encore figure d’utopie contre le pragmatisme individuel et immédiat… Mais les perceptions changent, les révolutions même pacifiques, ne se font pas sans casse… On est au cœur du problème avec le conflit des marins-pécheurs: intérêt immédiat, réalité du vivre au quotidien de son travail d’une part et règles collectives européennes des quotas pour préserver les espèces d’autre part… On aura beau dire cependant à notre ouvrier licencié du secteur automobile qu’il a contribué à diminuer la quantité de CO2  dans l’atmosphère, je doute que cela lui rende le sourire… Son seul souhait: reprendre le travail, le « collier » comme on dit, même s’il se sait exploité, même s’il lui faudra encore lutter, même s’il ne se fait aucune illusion sur les futurs salaires des patrons de demain, même si la croissance à laquelle il participe dégrade toujours un peu plus l’environnement… Nos points de vue diffèrent mais soyons honnêtes, ils différent selon notre niveau de recul, de compréhension, certes, mais en grande partie selon notre niveau de sécurité et de protection face à cette crise.  Il est plus facile de prôner de belles idées, moi le premier, quand le danger ne nous menace pas directement.......
Et puisqu’on parle de morale, en finira-t-on un jour avec cette compromission permanente, la France en tête, qui consiste à traiter, au nom des intérêts commerciaux, avec les pays indignes de la planète… On a encore tous en tête la visite grandguignolesque de Khadafi… Mais là aussi morale collective en gestation et intérêt particulier immédiat peuvent diverger… On aura beau dire à l’ouvrier qui se retrouve au chômage technique qu’il a participé à la lutte pour l’extension des droits de l’homme dans le monde ou à la diminution de la vente d’armes, d’avions ou de centrales nucléaires  grâce à un état qui agit enfin au nom de ses idéaux proclamés, je pense que cela le laissera bien indifférent si les fins de mois deviennent pour lui et sa famille un cauchemar… ....
Il en est de même pour les états de ce monde… Une conscience planétaire semble bon gré mal gré se former lentement mais que vaut-elle quand l’intérêt particulier d’un état est menacé directement ?…....
 
Faire une Europe, même bancale, relève encore de la prouesse… Les lendemains qui chantent harmonieusement entamés par un concert des nations ne me semblent pas…. pour demain.  On peut toujours espérer.......

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