... et aussi le simple plaisir d'écrire.

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Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...

dimanche 24 juillet 2011

La cruauté du monde.



Plus je prends du recul et plus le monde me paraît cruel et insensé. Même si j'en perçois encore toute sa beauté. L'un n'empêche pas l'autre. Le Temps des espérances de l’enfance, le Temps du travail de l’adulte permettait de s’inscrire dans ce monde sans trop y percevoir ses avanies. Ou l’on faisait avec . Avec l'âge, le Temps du recul ne laisse rien passer. L’on me dira amertume, récrimination, morosité, nostalgie … Peut-être mais cela n’empêche pas de ressentir  ainsi les choses.  Le monde continuera  son manège quand je l’aurai quitté,  il faut se persuader que  l’on peut le changer, l’améliorer, influer sur son évolution, se battre et non renoncer. Mais le plus difficile est justement d’entrevoir ce en quoi on a pu le changer, si peu soit-il, à son échelle modeste.  Qu’ai-je fait, qu’avons-nous fait pour qu’il en soit ainsi aujourd’hui ? Individuellement, nos actions semblent si vaines et celles de nos gouvernants ou des grandes instances décideuses semblent si folles  ou si pragmatiques, dénuées de toute morale…

Sommes-nous des êtres civilisés ? Sans doute mais j’en doute … La civilisation ? Un vernis, un maquillage tout au plus. j’ai le forte impression, à la vue de la façon dont notre société évolue,  qu’elle s’apparente de plus en plus, qu’elle soit d’Occident ou d’Orient, du Nord ou du Sud,  à cette  dame vieillissante dont le fond de teint toujours plus épais ne parviendra jamais à estomper  l’aridité des traits. Même quelques coups de bistouris hâtifs pour conforter le processus n’y peuvent rien …
Nous sommes toujours au Néolithique.
La vie y fut âpre et  violente. Elle l’est toujours…
L’homme  se sédentarisait, convoitant les points d’eau, les axes de communication,  les riches minerais puis les sources énergétiques. L’homme inventait la propriété et la lutte féroce pour la défendre ou se l’accaparer … Il en est toujours ainsi … 
Une morale balbutiante avait peu de chance face aux intérêts du politique …  Nous vivons cela au quotidien. 
L’idée de peuple  puis de nation s’imposa , des identités se forgèrent,  souvent cristallisées autour d’une religion impérialiste. N’est-ce pas le spectacle offert par notre monde contemporain ? 
La vie qui coule en chacun de nous, au même titre que la vie animale ou végétale,  est toujours animée  par ce puissant  instinct de survie mais qui  conduit souvent l’homme, au-delà des  fragiles limites civilisatrices , « par delà le bien ou le mal », au désir de toute puissance.  Jusqu’à l’auto-destruction.  Jusqu’à la lutte fratricide entre membres de la même espèce.
Ainsi sous le masque de la culture  et  les habits de l’éthique et de la morale,  malgré l’appareil des lois et des règlements,  celui de la répression ou de la prévention, malgré une assistance sociale soutenue, en dépit d’une volonté égalisatrice de l’école, la sélection semble plus naturelle que jamais.
Nous avons  avec acharnement voulu chasser la bête en nous,  l’animal soumis à ses instincts,  nous avons tout fait pour éliminer le hasard et l’imprévu de nos vies balisées  Et pourtant … Ne sommes nous pas devenus que des animaux cultivés ?  Des êtres toujours régis, que ce soit à l’échelle de l’individu ou du collectif, par  la sélection impitoyable du vivant, aggravée par les effets  du hasard (et non du destin auquel je ne crois pas)…  Et ce malgré toutes les limites, tous les garde-fous, tous les vernis d’une civilisation bien frêle. D’autant plus que nous les humains,  nous avons l’esprit, la conscience, c’est-à dire la possibilité d’aggraver ou perturber le phénomène par la volonté délibérée de nuire, par envie, jalousie, pour le plaisir, par jeu, par ressentiment, par idéologie, par conviction, par égarement ou frustration. (Au moment où je publie ces lignes, un individu fanatisé vient de massacrer des militaires et des enfants dans une école …) Un esprit qui peut concevoir, planifier, projeter, mettre en perspective... pour le meilleur et pour le pire ...
En ces temps de catastrophes naturelles, qui soit dit en passant, ne semblent accabler que les plus faibles et les plus démunis,  Ah ! Les mystères de la volonté divine …. , imaginez un instant  une panne énergétique gigantesque. Plus d’électricité sur  la planète en plein hiver par exemple.  Et laissez un instant aller votre imagination pour mesurer les capacités de résistance  des remparts de la Vertu,  des forces  éthiques et morales  qui soudent une société face à une barbarie en sommeil …Les femmes et les enfants d'abord, à voir ....



Allez, je vais en rajouter une couche sur un poncif des cours de philo (nature et culture). Une couche de confiture puisqu’il paraît que la culture, c’est comme la confiture, moins on en a plus on l’étale ...Il est vrai que, quand c'est trop, cela devient  écoeurant.  Il faut varier les saveurs, quelquefois s'en passer, et ne pas l'étaler à grosses doses... Si la tartine est la pensée, un peu de confiture aide à mieux l'apprécier surtout si elle est un peu sèche. Mais si elle disparaît sous la couche de myrtille ou de framboise (pourtant j'aime ça), autant la manger directement au pot avec les doigts, en cachette, et fiche la paix aux autres
Mais nous ne pouvons pas nous passer de confiture. La culture est inhérente à l’humain, elle le fonde et le constitue. Cependant, l’homme, comme le végétal et l’animal, participe de la Nature. La Nature ne connaît pas le concept de morale. Le bien et le mal n’existent pas dans la Nature. L’écosystème global dont l’homme fait partie fonctionne de façon à perpétuer la vie du système dans son ensemble, sans états d’âme: meurtres, carnages, massacres sont le lot de chaque instant. Quand il défend sa vie, protège sa famille, son territoire, quand il cherche même à étendre son champ d’action, l’homme s’inscrit dans les modes universels de fonctionnement de la Nature. Si arbres et plantes de nos jardins pouvaient gémir ou hurler, nous n’irions plus souvent y chercher le calme et la paix !…
Mais les choses n’en sont pas restées là. L’homme a pu développer cette arme redoutable, son cerveau, pour compenser ses inaptitudes physiques, et cela pour le meilleur et pour le pire. L'ange et la bête ... En cela, il s’est donné les moyens « d’échapper » , peut-être d’une manière illusoire, aux lois de la Nature. « L’enfant sauvage », coincé dans un no man’s land entre  nature et culture, inapte aux deux, est une aberration: la « nature » humaine, par le fait même qu’elle est aussi conscience, imagination, raison, puissance subliminale, force de l’inconscient, émotivité, s’inscrit dès la naissance dans le fait culturel. L’homme est un hybride et au moyen de cette part culturelle issue de l’expérience, il a tenté de maîtriser sa nature primitive, d’orienter son destin, d’accélérer ou de dévier les processus du vivant et de la matière. C’est cette puissance de la Raison associée à la force de son Imaginaire qui le fait s’envoler dans l’espace, inventer le vaccin, assister le plus faible mais aussi tuer pour le plaisir, torturer avec raffinement, rechercher sans cesse le pouvoir et le profit, se donner des rêves inaccessibles, justifier les moyens par la Fin (on tue au nom d’une idée ou de Dieu), pervertir le désir, jouir de la puissance et du pouvoir, affamer une partie du monde pour satisfaire ses besoins souvent futiles, etc….
Certains diront peut-être que cela procède de la loi de la sélection naturelle. Mais il me semble que l’homme va bien au delà de ce qui est nécessaire à sa survie, au risque de détruire son propre environnement,  en  magnifiant ses actes au moyen de tout un arsenal idéologique ou fantasmatique qui donne bonne conscience. L’animal ne triche pas avec lui-même, l’homme a cette faculté de s’aveugler lui-même, attitude si souvent dénoncée par les anciens Grecs…
Etre polymorphe, armé des prothèses de la technologie, outillé d’un cerveau qui permet tout, qui conçoit tout même l’inconcevable, qui justifie tout, l’homme semble aller bien au delà de ce qu’exige la nature… Il fut un temps où le chasseur primitif s’excusait auprès de la dépouille de l’animal qu’il avait tué pour ses besoins alimentaires… Aujourd’hui, l’on peut constater que l’espèce humaine est la seule dont les membres s’entretuent allégrement. Un cas d’espèce, si l’on peut dire... :) Et paradoxalement, c’est en cherchant à domestiquer, ordonner, maîtriser le monde que l’homme accélère le dérèglement de son propre habitat.
Espérons que les forces de régulation (prise de conscience, contribution solidaire, lois internationales, humanisme, répartition des ressources, etc…) sauront compenser l’accélération de l’entropie et du chaos.


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