La pitié, aujourd'hui, a pris un sens très péjoratif qu'on peut rapprocher de la commisération. On peut ressentir la pitié envers soi comme un outrage et n'avoir que faire de la pitié des autres dans des moments difficiles.
Nietzche estimait que la pitié et même la compassion était un sentiment néfaste, un excès de sensibilité qui ne faisait que favoriser un amoindrissement de notre propre vitalité. Le malheur se faisant alors contagion, cette attitude lui apparaissait comme un inutile redoublement de la souffrance à notre propre détriment. Kant estimait que la raison devait prévaloir sur l'affectif et que le bien devait se faire par devoir, par une action résolue de la volonté et non par le biais d'une compassion amollissante pour l'esprit...
Quant à Rousseau, il part d'un postulat bien connu: la bonté naturelle de l'homme. L'homme, par nature, a de la répugnance à voir souffrir un être vivant, a la capacité de s'émouvoir sur les malheurs d'autrui. Il y a aussi une part d'égoïsme dans cette attitude car c'est notre imagination qui provoque une sorte de transfert (je compatis parce que je m'imagine un jour à la place de l'autre). Rousseau pensait qu'un principe de base, quasiment naturel, amenait l'homme à faire son propre bien avec le moindre mal pour autrui. Cette vertu primitive, pervertie par la société, devait se rétablir par l'éducation en devenant une vertu morale (voir son "Emile")... A noter que Rousseau y voyait aussi un sentiment "démocratique": on ne s'émeut que pour son semblable (d'où l'indifférence de la noblesse par exemple pour la condition paysanne).
Rappelons nous aussi l'étymologie du mot pitié, la pieta (la piété)... On pense à la Pieta de Michel-Ange et à toutes les pietas du monde actuel qui souffrent sur tous les fronts, de la Somalie à la Palestine... La piété semble un mouvement ascendant de l'homme vers Dieu qui devient pitié, mouvement descendant de Dieu vers l'homme... et de l'homme vers l'homme... Le seul mouvement de pitié=piété de l'homme vers Dieu s'inscrit dans la personne du Christ crucifié... Cette pitié/piété est devenu tout au long de l'histoire du Christianisme, charité, miséricorde... notions devenues suspectes (par exemple la charité des bonnes oeuvres des femmes de la bourgeoisie bien pensante qui soulage les consciences ou des patrons paternalistes du début du 20ème siècle)
Aujourd'hui, on peut peut-être accorder à la compassion un sens actif, la compassion met en jeu celui qui compatit (ce que Nietzche réprouve justement), il y a une véritable démarche d'accompagnement. C'est de l'empathie ...
La pitié semble passive, chargée d'une certaine condescendance (on consent à descendre au niveau d'autrui, sans plus). Elle se rapproche alors de la commisération, de l'apitoiement qui n'aide en rien celui qui la reçoit.
Nietzche estimait que la pitié et même la compassion était un sentiment néfaste, un excès de sensibilité qui ne faisait que favoriser un amoindrissement de notre propre vitalité. Le malheur se faisant alors contagion, cette attitude lui apparaissait comme un inutile redoublement de la souffrance à notre propre détriment. Kant estimait que la raison devait prévaloir sur l'affectif et que le bien devait se faire par devoir, par une action résolue de la volonté et non par le biais d'une compassion amollissante pour l'esprit...
Quant à Rousseau, il part d'un postulat bien connu: la bonté naturelle de l'homme. L'homme, par nature, a de la répugnance à voir souffrir un être vivant, a la capacité de s'émouvoir sur les malheurs d'autrui. Il y a aussi une part d'égoïsme dans cette attitude car c'est notre imagination qui provoque une sorte de transfert (je compatis parce que je m'imagine un jour à la place de l'autre). Rousseau pensait qu'un principe de base, quasiment naturel, amenait l'homme à faire son propre bien avec le moindre mal pour autrui. Cette vertu primitive, pervertie par la société, devait se rétablir par l'éducation en devenant une vertu morale (voir son "Emile")... A noter que Rousseau y voyait aussi un sentiment "démocratique": on ne s'émeut que pour son semblable (d'où l'indifférence de la noblesse par exemple pour la condition paysanne).
Rappelons nous aussi l'étymologie du mot pitié, la pieta (la piété)... On pense à la Pieta de Michel-Ange et à toutes les pietas du monde actuel qui souffrent sur tous les fronts, de la Somalie à la Palestine... La piété semble un mouvement ascendant de l'homme vers Dieu qui devient pitié, mouvement descendant de Dieu vers l'homme... et de l'homme vers l'homme... Le seul mouvement de pitié=piété de l'homme vers Dieu s'inscrit dans la personne du Christ crucifié... Cette pitié/piété est devenu tout au long de l'histoire du Christianisme, charité, miséricorde... notions devenues suspectes (par exemple la charité des bonnes oeuvres des femmes de la bourgeoisie bien pensante qui soulage les consciences ou des patrons paternalistes du début du 20ème siècle)
Aujourd'hui, on peut peut-être accorder à la compassion un sens actif, la compassion met en jeu celui qui compatit (ce que Nietzche réprouve justement), il y a une véritable démarche d'accompagnement. C'est de l'empathie ...
La pitié semble passive, chargée d'une certaine condescendance (on consent à descendre au niveau d'autrui, sans plus). Elle se rapproche alors de la commisération, de l'apitoiement qui n'aide en rien celui qui la reçoit.
Attention aussi à l'apitoiement sur soi-même (sauf dans des cas graves évidemment et qui ne dépendant pas de nous) qui peut être une ruse de l'esprit de façon à ce que nous soyons en position de nous faire plaindre... et aussi de façon à ce que soit occultée à la conscience la vraie raison de notre échec ou de notre malheur. Une des choses les plus difficiles pour chacun et chacune d’entre nous: remplacer la pitié de soi par une introspection lucide....
Compassionnellement vôtre.
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