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Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...

mardi 26 juillet 2011

Quand le monde pique sa crise. 2ème partie.


1ère parution sur Myspace le 19/04/2009

Pour reprendre le discours là où je l’ai laissé, mon  optimisme habituel aidant, j’aurais tendance, au-delà des prises de positions spectaculaires, au-delà des « bienfaits » éventuels potentiels, à penser qu’un système économique tel que le capitalisme (auquel rêvent les pays émergents)  ne peut, par essence, se moraliser. Face à l’urgence d’une crise, il peut supporter quelques régulations mais, sur le long terme, il ne peut et ne pourra qu’être fidèle à ce qu’il est: la recherche de la croissance tous azimuths dans le but d’accumuler le plus de profit possible. Il y aurait véritable bienfaits si cela débouchait, non pas sur une refondation du capitalisme (j’entends par capitalisme les modes de production, les systèmes de valeurs et l’ensemble du modèle de civilisation qu’il induit…) mais sur une remise en cause profonde du système, sur un renversement des valeurs… S’il nous faut refonder et jeter les nouvelles bases d’un nouveau capitalisme, il n’en restera pas moins fondamentalement un capitalisme avec tout ce que cela comporte… ....
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Moralisation et capitalisme sont antithétiques.  ....
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Il faudrait que les libertés que s’accorde le libéralisme s’impose une frontière, celle de toute responsabilité liée à toute liberté… Impensable… D’autant plus qu’il maîtrise une  prodigieuse capacité de récupération, récupération de ses propres tares afin de les régénérer en arguments de vente et de profit.  ........
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Un peu comme Antée, ce Géant mythologique que nul ne peut terrasser car il puise sa force de la Terre (Gaïa) dont il est un des fils. Il transcende sa faiblesse: dès qu’il paraît vaincu et touche terre,  il voit sa force décupler. Si l’on poursuit la métaphore, il est aussi révélateur  de voir dans le capitalisme une émanation de Prométhée, celui qui donna le feu aux hommes donc la capacité d’exploiter la Terre, l’industrie…........ Antée sera vaincu par Héraklès qui le soulève et le tue avant qu’il puisse reposer au sol… Sans Héraklès, à force de puiser dans la terre dont il extrayait ses forces, Antée ne risquait-il pas un jour de l’épuiser définitivement ?... ........ Si un Héraklès moderne nous tombait du ciel en disant « yes, we can » par exemple, il devrait couper le système de ce qui l’anime, de son principe vital, le cycle infernal de la production et de la croissance... Difficile, ... même pour quelqu’un qui a bouffé du serpent à la naissance.......

En attendant,  les outils pour pérenniser le cycle ne manquent pas. Il suffit d’évoquer le matraquage publicitaire, émanation indispensable du système. Depuis l’extension de préoccupations écologiques, vous n’avez pas pu ne pas remarquer comme nos annonceurs se sont refait une santé. Ce qu’on appelle l’éco-blanchiment… (blanchiment, ça vous rappelle quelque chose ?…) Tout devient vert, bio, écolo… Nos voitures, nos lessives vont bientôt devenir inoffensives, associées à la nature, aux petits oiseaux, à la fraîcheur de l’air.... A ce train là, ne va-t-on pas bientôt nous sortir une automobile dépolluante ? Alors que tout le monde sait, que par essence (sans jeu de mot !), une voiture pollue… Voilà de quoi jeter le doute sur tout ce qui concerne la véritable préoccupation écologique. On ne brade pas les mots et les idées au risque de les dénaturer… Vous avez dit moralisation ?…  Autre exemple particulièrement pervers: le fait de s’adresser directement aux enfants plus influençables mais élevés au rang de petits adultes responsables, le temps d’une pub,  afin qu’ils puissent influer éventuellement sur leurs parents… Moralisation ?... ....
Quittons le monde « innocent » de l’enfance pour rejoindre le terrain des grands, les Grands de ce monde… Peut-être y trouverons-nous cet effort de moralisation tant espéré ?.... Pendant que les grands effets d’annonce agitent le G20, les Grands de ce monde dissertent aussi sur les nécessités de sauver notre planète, puisque sa perte programmée est dans la ligne directe du système capitaliste, ce qui ne les empêche pas d’entreprendre une course folle pour la maîtrise d’un Pôle que le réchauffement permettra d’exploiter… Chouette !... Ironie de l’histoire: on réchauffe à tout vent et l’exploitation sans vergogne de ce réchauffement permettra encore de réchauffer un peu plus les futures générations…   Nous n’en sommes pas à une contradiction près… Hypocrisie suprême puisque tous ces états, paraît-il  éminemment conscients de la fragilité de notre écosystème, vont rivaliser pour exploiter sans scrupule des terres qu’ils ont contribué à réchauffer et vont par là même augmenter encore un peu plus la dégradation de notre écosystème… C’est le serpent qui se mord la queue.  
En prenant encore un peu de recul, on peut se rendre compte que, finalement, la plupart des écueils à contourner, des bourbiers dans lesquels l’Homme s’est lui-même enlisé, ont tous un dénominateur commun, pointent tous vers le défi majeur, incontournable d’un futur très proche (si nous ne l’avons pas déjà rattrapé…), qui englobe tout (type d’économie, croissance, surproduction, exploitation, famine, etc…), c’est celui fondamental, essentiel, qui s’impose à nous, celui de la crise démographique mondiale…. ........ Ne nous faisons pas d’illusion, tel que le système fonctionne actuellement, si rien n’est remis en question profondément, nous courons tous dans le mur: notre planète, face à l’explosion démographique,  ne pourra pas nourrir et faire vivre l’ensemble de l’Humanité qu’elle (sup)porte… Ce n’est plus un choix, nous devons accepter ce fait inéluctable: munis d’œillères,  les pays industrialisés (qui le sont de moins en moins d’ailleurs…) ne pourront plus fonctionner sur le même modèle. .... Voilà même que des milliards de Chinois veulent manger de la viande maintenant (avec tous les bouleversements que cela implique sur l’agriculture…). !... Les temps bénis où la majorité de l’Humanité parvenait à survivre avec quelques poignées de riz ou de sorgho pendant qu’une petite partie prenait du poids (dans tous les sens du terme) semblent révolus… Il faudra faire  avec, en tirer les conséquences ou lever des murs et des barbelés de la faim à nos frontières, ce qui ne ferait que retarder l’inéluctable… ....
La mondialisation, aidée par Internet, agrémentée d’une poussée d’acnès sous forme de crise, a au moins cela de bon: ouvrir les yeux de chacun sur un monde qui se dévoile crûment, riches et pauvres se découvrant les uns aux autres… Le monde se découvre en ses parties, nues, telles quelles…. Une découverte où s’engage la valse des réactions et ders sentiments les plus variés et les plus contradictoires selon les points de vue et les latitudes: effroi, culpabilité, mauvaise conscience, convoitise, rancœur, avidité, radicalisation, intégrisme, duplicité, communautarisme, prise de conscience, aveuglement, peur, volonté de revanche, promesses, hypocrisie, bonne volonté, etc… .... Prions (pardon pour le gros mot) pour que cette valse ne soit pas la dernière…. Le seul espoir: l’irruption de la Raison (faute de morale), chez les nantis en sursis et les émergents en devenir, ou à défaut le bon sens élémentaire au sein d’une Humanité que seules les « moyens de dissuasion » empêchent jusqu’alors de se déchirer.

Creusons un peu (pas notre tombe mais le problème)… On aura beau jeu de pratiquer la relance économique, de réguler tant soit peu le système (en admettant que les promesses et déclarations de bonnes intentions soient tenues) , tout cela restera vain si 2 éléments fondamentaux ne sont pas pris en compte:  ........
*Prendre un virage à 90° de toute urgence pour laisser un peu souffler la planète....
*S’attaquer au problème capital de la faim dans le monde….  ....
Intégrer les pays émergents paraît nécessaire (bien que certains commencent déjà à dépecer l’Afrique !) mais  il est tout aussi nécessaire de prendre en compte une situation globale intégrant le problème des pays pauvres…  On a su créer des Organisations internationales pour gérer les conflits. Il n’existe aucune gouvernance mondiale de la faim alors qu’elle est bien plus meurtrière que toutes les guerres réunies… Quant à l’OMC, la faim et les problèmes agricoles en général sont le cadet de ses soucis… La FAO est inefficace... Commerce, exploitation et croissance avant tout…  C’est peut-être de là que viendront les déstabilisations les plus graves (économies parallèles, émeutes, émigration sauvage, piraterie…)…. D’autant plus quand ce sont quelquefois les dirigeants mêmes de pays potentiellement riches qui exploitent leur propre peuple en les maintenant dans l’asservissement et la pauvreté au profit de l’enrichissement sans borne des « élites » (cf les élections en Algérie récentes).......
Ainsi, si nous élargissons un peu la problématique, m’est avis que, pour que les choses changent vraiment en profondeur et durablement, deux aspects fondamentaux, interdépendants des précédents, doivent aussi être fixés :  ....
*une meilleure répartition des richesses entre individus à l’intérieur des états d’une part et entre les différents états d’autre part......
*la volonté de produire autre chose et autrement…

Rompre avec l’exploitation éhontée du plus faible (comment ne pas être littéralement révolté par l’étendue de l’échelle des salaires dans certaines compagnies ?), rompre avec la croissance à tout prix (la consommation du superflu encouragée par le matraquage publicitaire, le conditionnement des esprits), rompre avec la production incontrôlée et polluante… Sans équivoque, sans double jeu… 
Vous me direz, et à juste titre, qu’il est facile de prôner de bonnes intentions tout en continuant de vivre plus ou moins comme avant. Je suis le premier à me le reprocher… Mais c’est déjà un progrès: avant la question ne se posait même pas… Il faudrait pour cela des décisions cruciales, collectives, prises au niveau international. Je peux décider que le prochain achat d’une voiture tiendra compte de toutes ces nouvelles contraintes. Encore faut-il une offre adéquate, pas plus coûteuse, et dans le cadre d’une politique générale cohérente….  Par exemple, limiter de plus en plus les vitesses sur les routes pour diminuer la mortalité et aussi pour consommer moins, proposer des modèles plus « écologiques », voilà qui est louable… Alors pourquoi continuer à produire des bolides luxueux grimpant à 300 km/h ou des monstres de consommation comme certains 4x4 qui permettent d’aller faire son marché pour acheter bio… Autre exemple, clarifier les intérêts de grands trusts qui investissent à la fois dans la production de produits déclarés nocifs et dans les laboratoires pharmaceutiques !.... Le mal et le remède rapportent tout autant… On parle de moralisation du capitalisme ???.......
 
Etendre aussi le concept au niveau mondial: rompre avec l’exploitation des pays les plus affaiblis. Colonisation des terres, destruction des forêts nourricières, pollutions environnementales, négation des cultures et des identités socio-politiques. Une multitude de peuples subit le prosélytisme de religions intolérantes, l'invasion de leurs territoires par des colons, des firmes exploitant or, bois, pétrole, gaz, détruisant l'environnement et les communautés ....

Un exemple édifiant qui met en lumière une pratique qu’il faut dénoncer alors même qu’elle se pare d’être dans la mouvance actuelle bien pensante. Les cultures intensives destinées à la production des agrocarburants, promus dans nos pays industrialisés énergie verte de demain, entraînent la dévastation de territoires entiers. C’est dans cette optique que le Brésil, par exemple,  implante des milliers d’hectares de cannes à sucre pour produire de l’éthanol au détriment des Indiens Guaranis expulsés de leurs terres, que l’Indonésie est ravagée au  profit de la culture de l'huile de palme.  C'est ainsi de surcroît que des milliers d’hectares africains qui auraient pu être reconvertis pour les cultures vivrières des populations locales sont accaparés par la Chine, la Corée, les pays pétroliers du Golfe en particulier qui préparent l’après-pétrole en investissant dans l’agrocarburant … Luxe insolent et suprême des nantis qui anticipent déjà la sauvegarde de leurs clinquants eldorados du désert aux dépens de populations spoliées et affamées. Bahreïn, Dubaï, le Qatar s’assurent la pérennité de leur système et continueront à dresser, toujours plus haut, à la face du monde,  des tours (de Babel) insensées 5 étoiles,  en creusant la terre, et la tombe, des Soudanais… Inch Allah !… Morale et capitalisme ? Morale et religion ?...
Le prix à payer ? La mise à mort de la forêt, élément essentiel de l’éco-système de notre planète, l’exode ou l’extinction des habitants et des espèces animales… Des peuples millénaires sont en voie de disparition, menacés comme certaines espèces animales au nom du Progrès et de l’Idéologie de la consommation.  Mais que vaut le souci écologique face aux énormes profits engrangés ? Même si cela va à l’encontre des principes affichés au départ: faire du bio…  ....
Et pourtant, ça bouge.......
L’économie solidaire, le commerce équitable, la lutte contre l’exploitation sauvage de la forêt ou la déforestation pure et simple, la lutte contre la désertification témoignent d’un souci profond. Mais c’est bien insuffisant faute de résolutions au niveau mondial. .... 
D’une manière plus générale, il faut prendre à bras le corps les déséquilibres et les contradictions qui animent la planète devenue « mondialisée », contradictions entre la prise de conscience naissante des pays nantis qu’il est temps de décroître ou croître autrement et les besoins de plus en plus prégnants des pays émergents ou à la traîne.… Il faudrait convaincre 90% de la planète et en particulier les pays émergents, Chine, Inde, Brésil,  … qui ne rêvent que de nous emboîter le pas... Et de quel droit pourrions-nous le leur reprocher ?  .... Pas facile aussi d’admettre, pour les plus puissants,  qu’il faut lâcher du lest du côté des «  avantages acquis » et accepter de ne plus diriger le monde… De ce point de vue,  le G20 est un premier pas…. Malgré tout… Surtout si Obama, notre sauveur à tous, casse les anciens clivages, l’axe du mal érigés par son prédécesseur… ......
Mais je reste sceptique…
Au fait, petite anecdote avant de nous quitter… Juste avant de vous écrire, j’ai entendu aux infos un politique déclarer que si les bons citoyens qui avaient placé leurs millions d’euros depuis des années dans les paradis fiscaux jouaient dès maintenant la carte de la transparence, l’administration fiscale serait « compréhensive, très compréhensive »… Souhaitons la même compréhension, qui efface intérêts dus et pénalités, pour le citoyen lambda distrait qui a oublié de signaler quelques malheureux gains annexes… Mais je parle pour ne rien dire puisque les paradis fiscaux vont disparaître…  On peut toujours y croire. Je n’y crois pas trop. C’est bien la seule fois où ma croyance au paradis (sur terre) reste inébranlable, malheureusement… :)....
Je vous laisse momentanément, petite krisis de migraine, pour revenir dans une 3ème partie, un peu plus frais, tenter de prendre un peu de hauteur vis-à-vis de tout cela, sans aller jusqu’aux vertige (difficile !)…....

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