... et aussi le simple plaisir d'écrire.

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Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...

dimanche 17 novembre 2013

Le mythe identitaire. Episode 8. Une identité fragile...


Comme il faut de tout pour faire un monde, la société villageoise va cependant résister aux mutations. Les pratiques de guérison et les bandes de jeunes à marier subsistent, affaiblies mais toujours présentes. En perte de vitesse, le monde rural est méprisé, occulté, manipulé ou voire idéalisé (une pensée émue pour Marie-Antoinette en bergère de luxe…), mais la monarchie absolue n'a pas réussi à mater totalement le monde paysan malgré les ciments de la communauté nationale: impôts, lois, langue, religion… symboles unificateurs avec nos vaillants Gaulois et notre chère Jeanne d'Arc (que tout le monde veut s'approprier aujourd'hui et pas toujours les meilleurs d'entre nous…).
Mais à la veille de la révolution, au-delà de l'appartenance nobiliaire ou de la richesse bourgeoise, s'est installé un jeu subtil des apparences fondé sur l'accumulation des biens et les mouvements de mode. L'écart se creuse de plus en plus, les dominants laissant de côté les masses de perdants (les losers dirait-on maintenant), incapables de grimper les échelons de la respectabilité… Etrange comme on se croirait à l'époque bling bling ou caviar… Non ?...
Résistances passives des villageois, frustrations croissantes des sociétés urbaines remettent plutôt en cause l'image d'Epinal de la marche triomphale du Progrès au siècle des Lumières. Si Lumières il y eut, elles ne concernèrent que quelques minorités à juste titre qualifiées d'éclairées…

Tout est en place pour 89. Et la révolution aura fort à faire pour recoller les morceaux. Mais, malgré tout, au final, là aussi dans le sang et les larmes, les Français revendiqueront en elle, au-delà des particularismes locaux, régionaux, religieux, une appartenance à une instance commune appelée République. Là non plus ce ne fut pas sans mal dans certaines régions comme la Bretagne, la Vendée, la région lyonnaise et j'en passe… Mais nous étions plus ici dans une dimension politique et religieuse…
Des notions fédératrices apparaissent: liberté, égalité, fraternité, la Déclaration des droits de l'homme, le drapeau, etc…. Nous sommes à la fois dans l'idéal et le concret, le symbolique aussi, indispensable aux humains.
Mais cela n'empêchera pas la fracture de s'élargir d'une manière terrible au 19ème siècle, entre la bourgeoisie triomphante et le monde des sous-hommes, anciens paysans déracinés, la masse ouvrière inculte et surexploitée des mines et des usines.


Cependant des éléments fédérateurs joueront pleinement leur rôle:
-L'école de Jules ferry à volonté égalitaire qui par l'apprentissage du français développera un attachement quasi mythifié à la patrie, avec un point culminant en 1914. On connaît le résultat…
-L'héritage républicain qui reconnaît à tous la liberté de pensée, de conscience, d'expression. Tout en maintenant la subordination de la femme. Fallait pas en demander trop quand même !…
-Le pacte social qu'est la laïcité qui garantit la liberté de religion et de de culte. Il est bon de le rappeler aujourd'hui…
AUJOURD'HUI… Nous y venons…
A travers les épreuves du 19ème et du 20ème siècles que je ne vais pas rappeler ici, les forces de rupture semblent toujours présentes. Vaille que vaille, il semble y avoir une identité nationale mais qui reçoit sans cesse les coups de boutoir des inégalités sociales de plus en plus flagrantes et des apports nouveaux de l'immigration. Est-ce un hasard s'il faut réaffirmer sans cesse les valeurs collectives et «sacrées», nation, patrie, s'il faut exhumer les lieux de mémoire, multiplier les commémorations...alors que des manifestations identitaires s'expriment de plus en plus, que des fêlures se creusent de plus en plus au sein du corps social ?
En fait, la volonté d'uniformisation a favorisé l'éclosion et la multiplicité des différences. On a voulu «moderne», et l'idéal d'unité a accouché de la diversité !...L'identité nationale pour l'instant est donc bien restée à l'état d'idéal, de mythe au sens de représentation amplifiée, déformée par un imaginaire collectif…. Elle s'appuie sur des éléments symboliques, fédérateurs. Certes, nous nous sentons français avant tout mais l'arbre de l'unité ne cache-t-il pas aussi la forêt des disparités ?...
Je vous propose dans les 2 derniers épisodes qui suivront, à partir du thème historique développé auparavant, de vous livrer quelques réflexions plus personnelles sur la situation actuelle.
Réflexions qui n'engagent que moi bien sûr…. Si cela était compris autrement, ce serait «à l'insu de mon plein gré» comme dirait l'autre...

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