... et aussi le simple plaisir d'écrire.

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Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...

mardi 12 novembre 2013

Le mythe identitaire. Episode 3: la transition.





Cet épisode 3 est tranquille, sans grands rebondissements, mais indispensable. Une phase de transition , le temps de reprendre un peu son souffle avant les grandes "réjouissances". On peut le lire en dégustant un «tea». De préférence, évitez la tisane aux vertus dormitives, ce qui pourrait provoquer un surdosage avec la lecture du texte...

On va donc opérer un petit zoom puis un travelling pépère sur un siècle de transition, le 16ème siècle, qui va voir se mêler et s'influencer réciproquement culture des élites et culture populaire.
L'homme de la Renaissance est encore un être assez entier, quelle que soit la classe sociale. Il peut «piquer» des crises monumentales, faire preuve de violence extrême mais s'émouvoir fortement et laisser couler des larmes abondantes… Le vernis policé n'a pas encore fait son œuvre.

Les conteurs, source très révélatrice, se posent en véritables médiateurs en traduisant par écrit les traditions orales. Des peintres, tel Brueghel, portent un regard souvent indulgent sur une culture populaire qui s'éloigne de plus en plus de la culture de ceux à qui ces textes ou ces tableaux sont destinés. Toute une littérature va ainsi se développer, inspirée de l'oral, contant les aventures ordinaires des gens du peuple avec déjà le recul obligé pour une élite sur laquelle le vernis italien est déjà apparent. Comme «Les évangiles des quenouilles», recueil de sagesse populaire et de recettes énoncées par six vieilles femmes filant la quenouille la soir à la veillée… Le monde paysan est raconté, mis en scène mais déjà édulcoré, passé au crible du filtre du raffinement naissant. On ne veut déjà plus le voir tel qu'il est. On n'est pas dans Zola...

Et l'on y voit poindre aussi, quelquefois, une certaine nostalgie pour un monde déjà en voie de disparition, un monde où hobereaux et vilains vivaient de manière simple, en relative harmonie.
Un monde en mutation… Tiens, ça nous rappelle quelque chose qui nous concerne de près ! Un Chirac du 16ème (le siècle pas l'arrondissement) se serait exclamé: gare aux fractures sociales ! Un Vauquiez de l'époque s'apitoierait sur le sort funeste des classes moyennes. En effet, toute une frange de la population s'inquiète, commence à ne plus se sentir à l'aise dans ses chausses, citadins et nobles de province, face à la fois à un modèle de Cour qu'ils ne peuvent pas imiter et à un monde paysan qui s'éloigne de plus en plus… Une catégorie un peu floue apparaît (la classe moyenne déjà ? Mais évitons de pécher par anachronisme) qui a du mal à trouver ses marques.

Mais le grand critère de différenciation qui va tracer des limites nettes sera la langue française qui s'élabore, intermédiaire entre le langage de cour italianisant et latinisant et les dialectes populaires. Elle se fixe et s'impose en 1539 par l'Edit de Villers– Cotterest…
Fin 16ème, les choses ont évolué mais la fluidité socio-culturelle reste assez grande. Il y a peu de marginaux, les grands malades et les lépreux, les Juifs quand ça va mal (ça défoule et ça ne fait de mal à personne sauf aux Juifs évidemment), mais certainement pas les pauvres et les «fous» relativement intégrés dans les schémas de pensée de l'époque.

Mais à l'aube du 17ème siècle, le Grand Siècle pour les uns, le Siècle de fer pour d'autres, avec l'émergence du Classicisme et de l'Académisme, le désintérêt voire le dégoût est consommé. Le temps de Rabelais et des conteurs truculents est révolu. Le temps de la transition s'achève. Le monde paysan est devenu bien trop embarrassant, la France bien trop diversifiée. Nous allons passer aux choses sérieuses. La rigolade est finie. Le temps de la grande unification commence. Une identité nationale doit se forger… Et tous les moyens seront permis. La fin ne justifie-t-elle pas les moyens ?

Suite dans l'épisode 4. Cœurs sensibles s'abstenir…. Ou prenez un Xanax avant la lecture...

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