... et aussi le simple plaisir d'écrire.

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Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...

mardi 2 août 2011

The sound of silence.


J'écoutais dernièrement un vieux tube de Simon and Garfunkel, « The sounds of silence »… Et, quand la dernière note se tut, le silence se fit, un silence encore empli des sons résiduels de « the sounds of silence »…
C'est vrai que le silence a ses sons, ses tonalités, ses couleurs, et qu'il peut étirer toute sa gamme, de l'émotion muette d'un cœur serré de joie au pur silence de la tombe…
« The sounds of silence »… Avant le langage, le verbe, le silence était-il roi ? Et l'homme enfermé dans l'incommunicabilité… comme un sourd-muet avant qu'on lui apprenne le langage des signes. Un monde de silences et d'onomatopées….
« The sounds of silence »… Il est certainement des silences qui ont la force d'un cri, le poids d'une parole, la ferveur d'un discours…
Il est aussi des silences qui ont l'accent d'une plainte, la profondeur d'une blessure, le souffle d'un gémissement….
Il est des silences légers et volatiles et des silences pesants qui s'étirent et dilatent une minute en un siècle (on a tous connu cela dans un ascenseur ou à des diners de convenance)
Ces silences nous sont d'autant plus précieux, se font d'autant plus remarqués que notre époque en est avare, tend à les fuir, les bannir du quotidien en les noyant dans des flots de paroles, des litanies de commentaires, des milliers d'heures pendant lesquelles le poste de télévision peut rester allumé sans qu'on le regarde, pendant lesquelles les musiques s'enchainent, un casque rivé sur les oreilles…
Avons-nous peur du silence ? …
Or langage et silence ne sont-ils pas intimement liés ? Il faut des pauses, des temps de réflexions, si courts soient-ils, pour que la communication puisse se faire et que le sens puisse prendre forme. Un maelstrom étourdissant de pensées et de paroles se neutralise de lui-même…
Avons-nous peur du silence ?
Ce silence qui peut se charger de toutes les formes du sentiment, du ressenti, ne renvoie –t-il pas à la joie, la peine, le malaise, le bonheur ou l'angoisse de l'existence ?
« The sounds of silence » que l'on veut quelquefois fuir à tout prix par le bruit, la fureur, le bavardage, l'étourdissement…
Peut-être parce que retrouver le silence, c'est aussi se retrouver soi-même, faire face à soi-même et qu'on n'y est pas toujours disposé…
« The sounds of silence »…
Silence protecteur des hôpitaux, silence recueilli des églises et monastères, silence des gestes furtifs qui trahissent l'émotion et qui disent mieux que certains mots, silence révélateur d'un acte manqué, silence d'un non-dit qui aurait dû être dit, silence qui suggère et dit beaucoup, silence de l'attente, silence du désespoir, silence oppressé, tendu, contenu, de celui qui n'ose dire ou ne peut dire, de celui qui se réfugie dans le mutisme, silence des opprimés et des baîllonnés ...
Et le souverain silence, le silence intérieur… Parvenir à stopper la farandole du mental, le babillage de la pensée, pour se ménager des plages de silence interne serein et lucide, voulu, attendu et assumé… Un silence qui m'en dira autant sur moi-même que n'importe quelle introspection.
Il y a des silences qui disent et qui parlent, qui suggèrent et communiquent, et heureusement pour nous, il y a des silences qui sont … silencieux, qui ne disent rien de plus qu'un infime frémissement du vent , un robinet qui goutte lentement, une mouche qui bourdonne, un cœur qui palpite en nous, et même quelquefois, pour les privilégiés, … rien de plus que le silence lui-même. Une denrée rare de nos jours...
D'ailleurs, je vais vous laisser , je parle trop ou plutôt j'écris trop, ce qui va nuire à mon karma et m'en vais retrouver «The sounds of the internal silence of my nights » puisqu'au réveil, je ne me rappelle d'aucun rêve...


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