... et aussi le simple plaisir d'écrire.

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Un peintre qui crée essentiellement une peinture figurative qu'on peut appeler fantastique, onirique, surréaliste,... Comme on veut... Bien que je ne sois pas insensible à toute forme d'art pourvu qu'elle me paraisse sincère et qu'elle provoque quelque chose en moi... Depuis toujours, je tente de peindre l'individu et la multitude, la matière brute et la lumière intérieure, l'arbre de vie, la femme et les racines, l'enfant et le devenir, la foule errante en quête de valeurs à retrouver, les voies parallèles, les mystères des origines et de la fin dernière... Les “SEUILS”, les félures, les passages qui font de nous d’ éternels errants insatisfaits entre mondes réels et rêvés , entre soi et autrui, entre Vie et Mort, entre bonheur et malheur... Un acte de peindre, nécessaire, à l'origine de rencontres furtives mais intenses, et qui fait naître, quelquefois, au bout d'un pinceau fragile, une parcelle de soi... ...ou tout simplement le plaisir et la douleur de créer...

samedi 21 avril 2012

Le paradis perdu.











Mais revenons au néolibéralisme puisque le communisme stalinien est mort de sa belle mort en 1989, laissant la place libre ... Il y a une dimension du néolibéralisme qu'il faut prendre en compte, un aspect profondément pernicieux qui tend à isoler de plus en plus l'individu. Le néolibéralisme est un hymne à l'individu "autonome" du moins ce que l'on cherche à faire passer pour autonome et libre. En fait, la "liberté" peut être un grand facteur d'oppression, insidieuse, si elle nous sépare des autres ... Et perversion suprême: le néolibéralisme, par le conditionnement des esprits, tend toujours de plus en plus, au sein d'une compétition généralisée pour une croissance maximale, à isoler l'individu devenu un combattant du système. C'est une forme de nouvelle forme de féodalité généralisée que les serfs modernes servent avec humilité car ils ont trop à perdre, un servage consenti et relativement supportable puisque ce que le système nous ravit, cette part de nous-mêmes qui aspire à autre chose, est compensé par une offre de biens toujours renouvelée. . Un conditionnement tel que nous acceptons ou endurons notre propre servilité d'homme soi-disant libre mais amputé d'une partie de lui-même, le rapport aux autres. Chacun se replie sur soi-même, vaincu ou persuadé d'être vainqueur d'une compétition qui abime les vainqueurs autant que les vaincus. Un cadre supérieur contraint de licencier des collègues n’est pas forcément bien dans ses baskets … Toujours réactiver les désirs pour produire plus ... au moindre coût, aux dépens d’un environnement épuisé et sacrifié … 





4 commentaires:

  1. J'ai deux points de commentaire pour le moment ; un premier :

    Je suis allé voir une exposition sur "les mondes perdus" (http://www.ladefense.fr/agenda/exposition/exposition-mondes-perdus-de-claude-levi-strauss/).
    Les idées (sentiments ?) y développés doivent par ailleurs se retrouver dans son ouvrage "Tristes tropiques".
    La question du paradis perdu y était fortement évoquée au regard de ces cultures dites primitives dont certaines avaient développé des meurs naturelles et non frustrées au regard de Tous les aspects de la vie en communauté. Notamment l'amour et le sexe, cœur nucléaire de de la vie (y compris humaine) et par écho de la frustration (humaine seulement, pour le coup).
    A la fin de sa vie, la pensée de ces paradis perdus parce que détruits a inspiré un profond pessimisme à Levy Strauss - qu'il exprima de manière très détaché, il n'était après tout plus très concerné car mourant.

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    1. Oui, j'ai vu la dernière interview de Levy Strauss. Il paraissait complètement désabusé ... Et on le comprend. Il ne reste plus grand chose de ces "paradis" (ou alors altérés et viciés par l'irruption de la modernité). Sans tomber dans la nostalgie d'un passé qui avait aussi ses faiblesses, il est certain que ces populations avaient beaucoup à nous apprendre. Voir le travail de Mauss sur le don ...

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  2. Second commentaire à propos du passage suivant :

    "Un même schéma… tantôt privilégiant l’individu souffrant, lourd de la dette du péché originel, tantôt mettant en scène un individu apparemment libre mais complètement isolé des autres, en compétition constante, et tantôt un individu aliéné et dilué dans le grand Tout de la société…"

    --> Je n'opposerais néolibéralisme et soviétisme communiste qu'en apparence. En effet, si l'individu économique purement rationnel est sensé être individualisé et en conséquence amputé de la relation à l'autre, il n'en est pas pour autant "individué", loin s'en faut.
    In fine il finit, par la voie du marketing généralisé nourri sur ses frustrations profondes engendrées par la négation de sa part humaine et pro-sociale, par être récupéré par le système marchand, système de la mode. L'individualisation totale aboutit paradoxalement à l'homogénéisation totale... et ainsi l'individu a tout perdu.

    Au fond les deux systèmes sont purement équivalents en termes du totalitarisme qu'ils génèrent (le totalitarisme n'est-ce pas précisément quand la structure de l'état, ou sociale, infuse jusqu'au cœur de l'individu même, quand ce n'est plus (du tout) l'individu qui fait la structure mais la structure qui fait (totalement) l'individu).

    La sagesse c'est de savoir placer les curseurs de manière équilibrée. Force est de constater que nos curseurs finissent toujours aux antipodes...

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    1. Oui, tu as raison de souligner l'aliénation de l'individu dans nos sociétés libérales, aliénation par le conditionnement marchand qui est tel qu'il gomme les différences entre individus et les façonne sur un seul modèle. Processus d'uniformisation qui s'apparente au processus d'anéantissement total du bien nommé totalitarisme. La grande force du néolibéralisme, c'est sa capacité a asseoir sa domination sur l'acceptation consciente ou inconsciente de l'individu: les instruments d'aliénation sont tout aussi présents mais fallacieusement séducteurs. Le totalitarisme construit son travail de sape de l'individu sur la peur et la contrainte, le néolibéralisme l'asseoit sur le désir et l'adhésion de chacun. Le résultat est le même mais en plus "soft" ...

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